2011, c’est parti!

Fasomonde profite de la nouvelle année pour remercier tous ses lecteurs. Il y a les assidus, pour qui fasomonde.com figure en page d’accueil et qui attendent avec impatience chaque nouvel article. Il y a les rêveurs qui s’attardent particulièrement sur les photos. Il y a ceux qui profitent des vacances pour reprendre le fil. Il y a les « people » qui aiment avant tout la photo du jour. Il y a les autres voyageurs rencontrés en chemin. Certains laissent un commentaire, d’autres se montrent plus discrets ou nous écrivent de manière privée. Qui que vous soyez, nous savons que vous êtes nombreux à nous suivre et cela nous touche sincèrement.

Pour nous, 2011 s’annonce au mieux puisque nous poursuivrons ce voyage si bien débuté. Cambodge, Birmanie, Sri-Lanka, Inde, Indonésie sont encore sur notre chemin. Comme à notre habitude, à travers nos textes et photos (si l’objectif arrête de faire le capricieux…), nous tenterons de vous faire voyager.

Bonne Année 2011!

Hymne au voyage en bus

Voyager au Laos ne demande pas beaucoup d’aptitudes de voyageur intrépide, surtout depuis le développement ultra rapide du tourisme. Vous voulez vous déplacer rapidement et avec confort? Rien de plus simple! Minivan ou bus VIP à votre disposition et presque au même prix que le bus local en plus. Oui mais voilà, le minivan, c’est beaucoup moins intéressant. Alors pour sortir un peu des sentiers battus, il faut avant tout avoir un bon « Lao-décodeur », que nous avons acquis après cinq mois sur les routes d’Asie, et avoir un peu la tête dure!

Exemple d’utilisation du « Lao-décodeur » ( =>#?> ).

  • Bonjour, nous souhaitons nous rendre à Paxsan, savez-vous si il y a un bus?
  • Paxsan, non impossible =>#?> Hmm, il y a donc un moyen!
  • Paxsan, oui c’est possible, mais uniquement en minivan! =>#?> Un bus local existe?! Mais c’est formidable!
  • Pour Paxsan, il vous faut aller à Vientiane d’abord! (200km dans la direction opposée…) =>#?> La route directe qui est indiquée sur la carte existe donc bien.
  • Le minivan c’est 160’000 kips chacun, same same que le bus local! =>#?> Le bus local, c’est deux fois moins cher!
  • Oui oui, tous les jours à 8h! =>#?> 9h si tout va bien!
  • C’est un bus local qui part depuis la gare routière du sud! =>#?> Tout vrai! (Il commence à déconner cet engin…)
  • Mais la route est très mauvaise! =>#?> … Vous voulez vraiment y aller?!
  • Merci à tous! Trop bien notre =>#?>!!

Jusqu’au bout, coûte que coûte!
L’embarquement dans le fameux bus se fera finalement à 7h30, après une manœuvre incompréhensible de notre conducteur de tuk-tuk, partit à la rencontre du bus et non en direction de la gare ruotière… Peu importe, nous sommes à bord! Après quelques mois de voyage, on commence à comprendre un peu mieux le système. Dans n’importe quel bus local, vous avez certains personnages que vous retrouvez à chaque fois. Petite énumération de nos favoris :

Lui, c’est le chauffeur! Après Bouddha, c’est l’homme le plus important dans le véhicule. Celui-là sera héroïque, du début à la fin… Douze heures de conduite, avec trente minutes de pause à midi… On est très loin des normes européennes imposées aux chauffeurs professionnels! A l’occasion, il monte aussi sur le toit, siphonne des bidons d’essence avec sa bouche, bref il est multitâches! Il évite tous les pièges de la route, n’a peur de rien et a quand même le droit de s’en fumer une de temps en temps!

Ça, c’est la banque =>#?> … La dame à qui on paye son billet. La banque, … pardon … , la Dame, parle toujours beaucoup, descend souvent du bus, remonte dans le bus, redescend… Elle est toujours joyeuse et autoritaire et tient en permanence une énorme liasse de monnaie dans sa main. Elle sait toujours qui s’arrête à quel endroit et vous fera savoir quand vous devrez descendre de son bus… Parce que oui, après tout, c’est SON bus!

Elle, c’est la poussière! C’est le seul passager que vous n’aimeriez vraiment pas voir à bord. En la voyant, vous comprenez enfin pourquoi la moitié des gens portent un masque sur la bouche. La poussière de la route en terre s’invite partout, vous prend à la gorge et aux yeux. Elle recouvre toutes les marchandises sur le toit et n’a aucune pitié pour les gens qui marchent au bord de la route au passage du bus.

Le mec super balèze, mais qui n’en a pas l’air, c’est l’assistant du chauffeur. En une journée, il monte cent fois sur le toit et y hisse toutes les marchandises possibles et imaginables. Et s’il n’y plus de place sur le toit, il organise les sacs dans le couloir et qu’importe s’il faut gravir une montagne pour atteindre son siège. A lui seul, il est capable de porter une moto, ou des sacs que vous n’arriveriez même pas à faire bouger. Lui aussi se fera une journée de douze heures de travail sans broncher!

Elle, c’est la commerciale. Elle a une minute trente chrono à chaque arrêt pour faire son business…

« Ça c’est le colis de Madame Truc pour Monsieur Machin, tu lui donneras! T’as besoin de quelque chose?… » Le bus repart, quelques billets ont été échangés et la commerciale en a profité pour remonter à bord avec un sac de riz ou un poulet…

Lui, c’est votre ange gardien. Pour ce trajet, il se nommera Pa. Il parle bien anglais, il vous a vu monter dans le bus et profite de la petite pause de midi pour vous inviter à sa table. Il nous présente sa femme Bao et nous raconte un peu sa vie. Pa travail dans une boulangerie iranienne d’un quartier de San-Francisco, mais il rentre de temps en temps au Laos où il est né. Il a vu la Suisse dans un magazine, c’est un pays de paix ou les gens du monde se réunissent quand il y a des guerres, pour essayer de trouver des solutions – on aimerait tant lui donner raison. Il insistera pour vous payer le repas, vous refuserez, il insistera encore, vous le laisserez faire. En remontant dans le bus, il vous lancera très calmement un « Today I take care of you! » et le bus repart…

On peut encore citer les moines et leur immense toge jaune dans laquelle vous vous dites qu’on doit se sentir bien; la gamine qui se demande ce que vous faites là et qui finalement vous adoptera assez vite; la mère et son bébé que vous n’entendrez pas une seule fois pleurer du début à la fin du trajet; le mec malade qui vomit ses tripes à la fenêtre; la fille qui n’en finit pas de parler à son voisin qui lui, dort depuis un moment; il y a aussi tous ces gosses, le sourire jusqu’au oreilles, qui voient passer le bus, vous font des signes et vous envoient des grands SABAÏ-Diiiiiii (bonjour laotien)!

Nous avons failli oublier le personnage principal : LE BUS! C’est une carcasse vieille de quelques dizaines d’années, mais des comme lui, on en fait plus! Il passe partout, dans les rivières, sur des immenses tas de terre, sur des routes en travaux, il descend des pentes que vous auriez préféré faire en ski. Le Bus n’oublie personne, il y a toujours de la place à son bord, même quand il semble ne plus en avoir! Il se fatigue parfois et on peut comprendre qu’après onze heures de trajet il en ait marre et décide de n’accorder à son chauffeur que l’usage de sa première vitesse pour la dernière heure! Quoi qu’il en soit, il vous amènera à bon port, coûte que coûte! Parce qu’il en a vu d’autres et que demain, il recommencera…

Les bombes oubliées du Laos

Paisible Luang Prabang
Notre périple Laotien nous amène à Luang Pabang, après une boucle dans le nord du pays. Ville inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité, Luang Prabang est surtout l’occasion de découvrir un lieu marqué par les années du « protectorat français ». Il en reste de magnifiques maisons de type colonial, de bonnes baguettes françaises pour le petit-déjeuner et des voitures de collections au détour d’une rue.
Nous découvrons également une ville en transformation. Le tourisme au Laos est en pleine explosion et les « guesthouses de luxe » et autres bars lounge, pullulent sur les rives du Mékong et sur le pourtour de l’île sur laquelle la ville est construite. Nous y passons quelques jours de repos et y fêtons Noël, au soleil!

UXO Lao, une action sans fin!
BOOOOOM! Voilà ce que nous avons entendu retentir dans toute la vallée de Muang Ngoi (nord du Laos) un après-midi. Un bruit effroyable qui nous a tout de suite mis la puce à l’oreille… Une bombe venait d’exploser, heureusement, celle-ci, était déclenchée par des membres de l’UXO Lao. Le Lao National Unexploded Ordanance Programme (UXO Lao) dont la mission, commencée en 1996, semble ne pas avoir de fin…
De quoi parle-t-on? Le Laos est malheureusement considéré comme le pays ayant été le plus massivement bombardé lors du siècle dernier. Deux millions de tonnes de bombes larguées sur tout le territoire, principalement pendant la guerre d’Indo-Chine (1964-1973). Le résultat aujourd’hui, outre l’indélébile cicatrice historique, est que 30% des 270 millions de bombes et bombes à sous-munitions larguées, n’ont pas explosé!

Quel impact de nos jours?
Elle sont multiples. D’abord, 300 personnes sont grièvement blessées ou tuées chaque année par des munitions non-explosées au Laos. Cela peut paraitre peu en rapport aux chiffres précédemment cités, mais la situation n’est pas prête de s’améliorer. Moins de 1% des bombes non-explosées, voilà ce que les équipes de l’UXO Lao ont réussi à nettoyer pour la période 1996-2010! Cela vous permet de mesurer l’ampleur et l’immensité de la tâche.
Mais il y a aussi un fort impact social, et celui-là est plus grave. En effet, le métal des bombes se vend désormais plutôt bien au marcher noir. Jusqu’à 200 US$ pour une grosse bombe, voilà ce que peut rapporter la vente de ces objets. Du coup, même les enfants sont tentés de rapporter à la maison certaines petites sous-munitions, trouvées dans la forêt, dans un champ ou même sur le chemin de l’école. Des campagnes de sensibilisation dans les villages sont organisées, mais cela ne suffit pas toujours à la tentation de toucher l’objet.
Les bombes non-explosées modifient aussi la vie au quotidien de nombreux habitants. Peur de travailler dans les champs, principalement dans les rizières. Difficulté à étendre les zones agricoles ou d’habitation. Sans oublier le désastreux impact écologique lié aux nombreux produits chimiques et toxiques encore contenus dans certaines carcasses métalliques vieillissantes! De plus, chaque année, la saison des pluies modifie un peu le terrain, laissant découvrir de nouveaux engins ou en déplaçant un certain nombre. Résultat: certaines régions déjà « décontaminées » voient réapparaitre quelques pièces oubliées.

Petit coup de gueule.
Le Laos est un pays magnifique, qui est entrain de vivre une importante mutation, en grande partie due au tourisme. Les Laotiens sont, pour la plupart, accueillants et sympathiques. La nature est en beaucoup d’endroit rayonnante. Le climat est propice à la détente et il est difficile de résister à la tentation de se poser tranquillement sur une belle terrasse, en buvant une bière ou un thé et en lisant un bouquin. Cependant, lors de notre visite de l’excellente exposition permanente de l’UXO Lao à Luang Prabang – de surcroît gratuite -, nous avons constaté un véritable abandon de la part des touristes. Moins de soixante visiteurs pour le mois de décembre de cette année, avouez que c’est peu! Nous sommes en haute saison touristique… On est en droit de se demander quelles sont les réelles intentions de certains backpackers, venus en masse et faisant l’apologie de « l’Eco-tourisme » au Laos. Faîtes nous donc plaisir, si vous passez à Luang Prabang, prenez une petite heure pour visiter ce centre et éventuellement faire un don ou acheter un T-shirt. Cela fera peut-être un peu avancer cette cause…

Pour en savoir plus
Si le sujet vous intéresse, nous vous proposons plusieurs liens, bien plus détaillés que notre article.

Site officiel du UXO Lao
Le très complet article wikipedia sur les Munitions non explosées

Après la frontière, la jungle

Dernier massage, derniers petits plats thaïs, dernière bière Chang ou Leo et de l’autre côté du Mekong, le Laos. Deux minutes de traversée en bateau, une demi-heure d’administration pour l’obtention d’un visa et nous voilà dans le pays duquel nous n’avons eu que de bons échos. En effet, nous n’avons jamais rencontré personne qui n’ait pas aimé son séjour dans ce pays.

Des singes, des oiseaux fabuleux et des serpents
Et bien non… nous n’avons rien vu de cela lors de notre mini trek dans la jungle. Hormis des moustiques et des insectes, nous n’avons croisé aucun animal, même si nous avons entendu quelques sons étranges. Certainement effrayés par les touristes qui s’y baladent trop régulièrement, nos amis les bêtes ont dû se déplacer en des espaces plus éloignés. Nous n’avons pas non plus rencontré Tarzan qui, pourtant, aurait pu se déplacer de liane en liane. Car des lianes, de la végétation et des arbres incroyablement énormes, il y en a! Nos guides, d’ailleurs, en font bon usage lorsqu’il s’agit de cuisiner. C’est dans un morceau de bambou géant qu’ils laissent mijoter la viande à laquelle ils ajoutent des fleurs de bananier récupérées en chemin. Puis c’est dans un autre morceau de bambou, soigneusement taillé qu’ils versent le met parfaitement assaisonné. La « table », quant à elle, est majestueusement dressée sur des feuilles de bananier. A l’aide de l’une d’elles, un de nos accompagnateurs construit de petites cuillères très appréciées pour boire un peu de soupe. Voir ces hommes faire un aussi bon usage de la nature qui les entourent, découvrir tout ce qu’ils savent sur les plantes qui les entourent nous impressionnent, nous qui avons perdu beaucoup des connaissances autrefois tant utilisées par nos aïeuls. Durant notre marche, notre guide nous désigne par exemple une plante qui aide à cicatriser, une seconde qui permet de faire monter le lait lors de l’allaitement, ou une autre que les jeunes hommes célibataires ne devraient pas toucher, sous peine de… nous n’avons pas tout compris, mais comme nous sommes mariés, aucun problème!

Les garçons et les filles, pas la même vie…
Lors de notre premier déplacement au Laos, ce qui nous frappe tous les deux, c’est l’apparente pauvreté des villages que nous traversons. Beaucoup d’enfants à moitié vêtus jouent au bord des routes qui sont de nettement moins bonne qualité qu’en Thaïlande. Désireux de rencontrer la population paysanne, nous enfourchons VTT puis moto (manuelle – que Fabrice maîtrise maintenant parfaitement!) et partons nous balader. Mais le contact avec la population n’est pas évident, même si quelques enfants nous adressent un Sabaidee (bonjour en lao). Nous nous sentons plutôt mal à l’aise et ne nous attardons alors jamais longtemps. Mais nous nous interrogeons beaucoup sur l’attitude des villageois et émettons plusieurs hypothèses: peut-être voient-ils tellement de touristes que nous leur sommes indifférents. Peut-être se sentent-ils épiés. Ou alors, peut-être ne voient-ils pas beaucoup de touristes et nous les effrayons. D’ailleurs, l’un de nos guides, un homme du village d’où nous partons pour le trek, a peur de nous accompagner, car il ne sait pas comment se comporter avec les étrangers (nous l’apprendrons plus tard par le chef du village). Enfin, si toutes ces suppositions ont certainement une part de vérité, il s’avère surtout qu’ils ne comprennent pas trop ce que l’on vient faire par là… Ils savent seulement que nous aimons nous promener dans la jungle et faire du kayak, ce qui occupe la plupart de nos journées dans les environs. Heureusement, accompagnés de notre guide, nous apprenons un peu mieux en quoi consiste la vie villageoise. En deux jours, nous nous arrêtons dans quatre villages de quelques centaines d’habitants chacun, où nous avons notamment l’occasion de visiter les écoles. Les enfants, dès l’âge de sept ans, y étudient le lao, les maths et l’environnement. Dès sept ans? Nous voyons pourtant que certains marmots sont bien plus jeunes… Eh bien ils ne font qu’accompagner leur grand frère ou grande soeur, ce qui permet aux parents de s’en décharger, eux qui doivent aller travailler aux champs. Tiens, d’ailleurs, l’un d’eux qui doit être âgé de trois ans s’en va: il passe la petite barrière et s’enfuit en courant. Nous le recroiserons plus loin, dans le village. L’enseignante elle-même, s’occupe de son dernier né tout en exerçant sa tâche. En ce moment, il est assis par terre, mais parfois, elle l’attache sur son dos. Habituellement, ce sont les petites filles qui s’occupent de leurs plus jeunes frères et soeurs pendant la journée, lorsque leurs parents partent travailler. Parfois âgées de quelques années seulement, elles sont comme de vraies petites mamans. Mais grâce à un programme alimentaire du WFP (World Food Program), les fillettes sont aussi envoyées à l’école: pour chaque fille scolarisée, sa famille reçoit vingt kilos de riz tous les trois mois, soit deux fois plus que pour un garçon. Cependant, une fois l’école terminée, les habitudes subsistent: alors que les garçons sont entièrement libres de leur temps, les filles s’amusent un peu, mais ne doivent pas oublier d’aller chercher de l’eau à la rivière, puis de préparer le repas. Cela explique donc pourquoi nous croisons surtout des garçons à bicyclette ou jouant dans la rivière.

Comme à l’époque
Aujourd’hui, chez nous, la vie de village n’est plus ce qu’elle était. On ne connaît pas toujours ses voisins et la vie ne semble même pas toujours là, tant les villages se sont vidés de leur poste, de leur mini magasin ou de leur restaurant. Au Laos, par contre, nous découvrons ce que devait être la vie campagnarde d’antan. Point besoin de la recréer pour une télé réalité… Ici, le forgeron, les tisseuses ou la femme qui lave les vêtements à la main sont des vérités! A la tombée de la nuit, l’effervescence est encore plus impressionnante. Les enfants jouent, courent, crient, rient, pleurent. Les animaux, chiens, poules et cochons, vont de partout. Les femmes cherchent de l’eau, préparent le riz ou rentrent de leur toilette qu’elles font dans la rivière, vêtues d’un sarong. Certains écoutent la radio et d’autres regardent la télévision (il y en a deux dans le village), mais ces activités sont toutes nouvelles puisque l’électricité n’est là que depuis huit mois. Dans la soirée, quelques habitants partagent une Jarre laotienne qui contient un alcool de riz sucré plutôt goûtu (LaoLao), dans laquelle nous avons la chance de tremper nos lèvres. La soirée est aussi pour nous l’occasion de rencontrer le chef du village dont le rôle est de prendre soin du patelin et des ses habitants. Gestion des conflits entre les différentes familles ou dans les couples, aide et conseil aux familles qui ont des problèmes financiers, c’est son affaire durant les trois ans du mandat pour lequel il a été élu. Lorsque nous lui offrons un petit présent pour les enfants du village, il nous remercie, nous souhaite une bonne suite de voyage, un bon retour chez nous où il espère que nous travaillerons dur afin de pouvoir revenir au Laos avec encore plus d’argent…

Vive le Roi!

83ème anniversaire du Roi.
Pour notre dernière soirée à Bangkok, nous vivons un moment qui n’était pas prévu au programme… En effet, le 5 décembre et la semaine qui suit, sont consacrés à la célébration de l’anniversaire du Roi. Feux d’artifices, musique, chants, danse, lâcher spectaculaire de lanternes chinoises, il règne une atmosphère de fête partout dans les rues. Le Chao Phraya (principal fleuve qui traverse la ville) est envahi de bateaux et de show de lumières. Les gens semblent heureux de ce moment de pause, qui plonge la ville dans une euphorie contagieuse. Un beau moment pour terminer notre séjour à Bangkok.

Cap au nord.
Nous quittons Bangkok avec la ferme intention de découvrir un peu plus de culture thaï. Direction le centre et le nord du pays donc, où nous allons surtout nous intéresser à la visite de parcs historiques. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, Kamphaeng Phet et Sukhothaï nous ont émerveillés par leur taille et leur étonnante conservation. S’il ne fait aucun doute qu’à leur époque (13e-14e siècles ??!!), ces lieux devaient être nettement plus impressionnants, les ruines que l’on visite aujourd’hui suffisent à nous donner une idée du gigantisme des constructions. Il ne reste guère que les bases des piliers des temples qui ont été détruits, par contre un nombre important de bouddhas et autres statues – de taille relativement importante pour certaines – sont encore observables. Nous profitons de visiter ces deux parcs à vélo et en moto, le tout gratuitement, anniversaire du Roi oblige!

Et la culture thaï?
Depuis le début de notre séjour, nous nous demandons s’il est encore possible de découvrir une culture authentique, et pas uniquement tournée vers le tourisme. Force est de constater, que c’est presque mission impossible. Certes, les thaïlandais sont adorables: souriants, souvent drôles et amicaux, mais il y a une certaine « accoutumance au tourisme » qui semblent brouiller un peu les cartes. Il y a bien quelques moments de partage, avec un chauffeur de taxi qui nous raconte sa vie ou une masseuse, qui explique les difficultés et le bonheur provoqué par son divorce… Des instants rares, que nous aurions aimé pouvoir « provoquer » un peu plus souvent. Pour le reste, les visites de groupe dans des villages de minorités ethniques (femmes au longs cous, entre autres) n’a rien d’authentique et nous ne nous gênons pas pour les boycotter! Pour en savoir plus sur ces populations, nous nous rendrons dans un musée à Chiang Rai qui leur est consacré. Nous avons donc fait une croix sur les treks organisés dans le nord de la Thaïlande, et espérons toutefois pouvoir en effectuer certains au Laos dans d’autres conditions (enfin espérons…).

Prenons soins de nous!
Nous avons maintenant tous les deux nos habitudes en matière de soins esthétiques. Sophie a largement profité des massages thaïlandais! Mélange entre ostéopathie et physiothérapie, les séances sont relaxantes, mais toutefois relativement physiques. Bouts de bois s’abstenir, les masseuses thaïs peuvent casser un arbre!
Quant à moi, j’ai pris un certain goût à aller chez le coiffeur en Chine et j’ai repris la même habitude en Thaïlande. Seulement cette fois-ci, j’ai décidé de me faire raser en même temps – débat clos sur ma moustache :-p. J’avais déjà expérimenté le barbier au Maroc et c’était resté un excellent souvenir. Il faut à la fois être détendu (pas facile!)et concentré, mais surtout confiant! Il faut dire qu’ils savent très bien s’y prendre et font preuve d’une précision chirurgicale. En plus, en Thaïlande, le barbier fini la séance par un massage du dos, pour détendre un peu la victime… Dommage que ce beau métier ait disparu chez nous, au profit d’un rasage rapide et parfois électrique qui a perdu tout son charme!

Laos, on arrive!

Salut à tous, juste un petit message pour vous informer que nous sommes actuellement au nord de la Thaïlande. Notre passage au Laos se fera demain matin et cela nous réjouit!

Vous aurez bientôt un article sur nos visites au centre et au nord de la Thaïlande, en attendant le site a été mis à jour. Vous pouvez dès maintenant découvrir les dernières photos du jour. Nous testons également un nouveau système pour que vous puissiez suivre notre itinéraire à la loupe.

A très bientôt en direct du Laos!

Faso

Thaïlande, rêve et désillusion

Débarquement immédiat.
Bangkok, 17 novembre 2010, 13h et 33° à l’atterrissage… Bienvenue en Thaïlande, pays des vacanciers, de la fête, de la bonne bouffe, de l’eau turquoise et du sable blanc! On vous l’accorde, après quatre mois tant appréciés chez les Chinois, nous débarquons à Bangkok avec un peu de nostalgie et pas très sûrs de ce que nous venons vraiment faire ici. Quoi qu’il en soit, la Thaïlande est un pays « pratique » pour voyager dans le sud-est asiatique, l’escale est presque obligatoire. De plus, une légère fatigue s’est installée et nous imaginions depuis un moment nos « vacances dans les vacances » sur une plage de sable doré.

Khao San Road : la vraie Thaïlande?!
Avant de nous rendre sur une île de rêve, nous avons toutefois envie de visiter un peu la capitale afin d’y palper un peu l’atmosphère. Nous nous accordons donc quelques jours de tourisme citadin dans la fournaise de Bangkok. Première étape : Khao San Road, quartier ultra-touristique et immanquable selon les guides touristiques… Première désillusion aussi, le tourisme en Thaïlande ça serait donc ça? Khao San, c’est avant tout des milliers de backpackers et de touristes venus faire la fête à bon (ah bon?) prix. Blindé d’agences de tourisme, de vendeurs de T-shirt à design unique, de bars et de massages Thaï à la chaine… Non, définitivement, Khao San Road peut être utile, mais n’a rien de Thaïlandais!

La prostitution oui, le short dans le palais royal non.
Nous ne voulons pas tirer un portrait trop noir de la Thaïlande et pour tout dire, nous allons attendre de plus y voyager pour nous faire un avis définitif sur le pays. Oh ne vous inquiétez pas, si vous souhaitez passer de magnifiques vacances, les pieds en éventails sur une plage, un cocktail à la main en regardant un coucher de soleil somptueux, vous êtes au bon endroit et rien que pour ça nous reviendrons! En attendant on va vous parler de la face cachée… Enfin, celle que tout le monde voit mais ne semble pas voir. Celle de ces sexagénaires se promenant au bras de jeunes Thaïlandaises à peine majeur, les exhibant tel des trophées de chasse. Celle de ces mecs de trente ans, venus ici dans le seul but de faire ce que l’on appel « du tourisme sexuel ». Il n’y a pas de doute, la Thaïlande a trouvé son crédo depuis longtemps mais ce qui est choquant, c’est que ça ne choque plus!

On se demande réellement quelle est la positon de cet État sur la question. Avant d’y répondre en étant mieux informé dans un autre article, nous nous sommes amusés de ce paradoxe thaïlandais de ce qui est choquant ou non… Pour visiter un temple ou le palais royal, les vigiles ne rigolent pas : la visite se fait pieds nus, short et débardeur interdits, ici il faut se couvrir par respect. Nous jouons le jeu, mais alors qui s’occupe du respect qui doit être accordé à ces jeunes Thaïlandaises?!!

Iles de rêves…
Après quelques jours passés dans la capitale, nous prenons l’option de descendre sur des îles de la côte ouest (proche de la Birmanie), sur la mer d’Andaman. Et comme nous ne faisons rien par hasard, nous choisissons un endroit perdu, délaissé par le tourisme de masse et avec le confort minimum. Les îles de Kho Chang et Kho Phayam, se trouvent à quelques kilomètres de Ranong (ne pas confondre avec Kho Chang, dans le golfe de Thaïlande). Nous y passons dix jours à se ressourcer à coup de bronzette, de baignade et de châteaux de sable. Pas d’électricité, mis à part des génératrices, qui fonctionnent tous les jours de 18 à 22h. L’arrivée sur Kho Chang se fait sur la plage, en sautant du bateau dans l’eau avec nos affaires. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui protège encore cet endroit d’un développement effréné, il n’y a pas de débarcadère. Curieusement, les seuls touristes qui se sont installés sur cette plage de sable blanc sont à 90% allemands! A croire que Koh Chang et un secret bien gardé en Allemagne!

Nous y passons du bon temps, digne de vacances de rêve. Seul point négatif : l’eau est bien bleue et chaude, mais pas franchement translucide… Pour le snorkling, on ira ailleurs, enfin si on trouve.

Deuxième chance
C’est donc reposé que nous rentrons à Bangkok, où un passage s’impose, du fait que notre appareil photo est tombé en panne le premier jour de notre arrivée sur Koh Chang. Nous nous dirigeons maintenant vers le Laos et allons profiter de nos derniers jours de visa pour visiter un peu le nord du pays. Espérons que la culture thaïlandaise persiste encore dans cette région et que le tourisme n’a pas tout perverti! Car, à première vue, la Thaïlande n’est rien d’autre que la matérialisation de tous les fantasmes occidentaux. Est-ce que le nord nous donnera tord..?

PS: Notre appareil photo étant en panne, vous avez le droit à quelques images de nos vacances :-). Concernant les légendes, elles suivront très vite.

Lost

  • T’as démarré la génératrice?!
  • Oui, c’est bon, on a quelques minutes devant nous.

Sommes perdus sur une petite île thaïlandaise nommée Ko Chang – Ranong (pas la grande!) STOP

Électricité dispo uniquement entre 18 et 22h (quand tout va bien) STOP

Dolce farniente et châteaux de sable STOP

Température agréable (34°C) STOP

Bouffe trop bonne STOP

Que du bonheur!!! STOP

Rex, associate product manager – Hong Kong

Rex - portrait.

Hong Kong est une ville à part, un de ces endroits qui ne laisse pas indifférent. On y trouve une énergie, une mixité, un style bien particulier et assez unique qui va à merveille avec son statut d’île… Et vous comprendrez que ces particularités pourraient sans problème s’appliquer à Rex, car il a de nombreuses similitudes avec la ville où il a grandi.

Rex, 25 ans, travail trop! C’est lui qui le dit… 9h à 21h, voire régulièrement 23 heures, une heure de pause à midi (qu’il ne prend pas vraiment) c’est le rythme quotidien du jeune homme dans la division marketing de L’Oréal. Heureusement, interdiction pour lui de mettre les pieds à son bureau le week-end! Seulement dix jours de vacances par année… Tout ça n’a pourtant rien d’extraordinaire à Hong Kong. Pour vivre ici, il ne faut pas s’endormir. Certes, le niveau de vie est bien plus élevé que chez le voisin chinois, mais tout cela a un prix.

Aujourd’hui, malgré son salaire relativement bon (environ 12’000 HK$ par mois), Rex habite toujours chez ses parents et participe aux frais familiaux, ce qui représente un tiers de son salaire. Cette situation est fréquente pour les Hong Kongais, nous dit-il, car le prix des logement et un vrai problème. A moins de gagner très bien sa vie ou d’avoir assez d’économies, avoir son propre appartement est un luxe qu’il ne peut pas se permettre pour l’instant. D’ailleurs, à choisir, il préfère utiliser son argent pour voyager. Découvrir le monde est une vraie motivation pour lui. Il a déjà eu la chance d’aller en Suède, où il y est resté six mois pour ses études et en garde un très bon souvenir. Mais bien d’autres pays l’intéressent.

De parents chinois, nous l’interrogeons naturellement sur ses origines. Se sent-il libre de parler de la politique du gouvernement chinois? Sa réponse et sans équivoque : « 1000%! » Pour lui, c’est une évidence : être né à Hong Kong est une véritable chance! La liberté que connaissent les gens nés ici est sans commune mesure en comparaison de la Chine et ils se battent pour la garder. Il est en tout point à l’encontre de ce que fait le gouvernement chinois, mais nous dit avoir un grand respect et une admiration de la culture chinoise.

Quand nous l’interrogeons sur sa connaissance des nouvelles internationales, il s’exclame: « C’est la première chose que je lis en ouvrant le journal le matin ». Il a la chance d’avoir accès à des médias sérieux. Un sujet qui fâche? « Je ne comprends pas toujours la position des États-Unis et du Japon envers la Chine… Peut-être est-ce de la jalousie envers notre économie ».

Enfin, nous lui demandons comment il envisage son avenir. Rex se voit bien marié et avec des enfants… mais pas avant 35 ans! Auparavant, il doit économiser s’il souhaite pouvoir s’acheter une maison ou un appartement et s’occuper correctement de sa femme. Vivre en Europe? « Pourquoi pas ».

Rex & Beny

Nous tenons encore à remercier Rex pour son incroyable enthousiasme à répondre à notre petite interview, ainsi que Beny qui y a également participé et appuyé la plupart des réponses de son ami.

Hong Kong – appréciée, mais pas tout de suite.

Il nous avait été conseillé, afin d’obtenir notre visa chinois, de réserver un vol prouvant notre sortie du territoire. Nous avions donc réservé un vol Hong-Kong – Bangkok pour le 17 novembre, mais n’étions pas sûr de l’utiliser. Finalement, c’est bien en rejoignant Hong Kong que nous avons définitivement quitté la Chine. Même si Hong Kong fait, en quelque sorte, partie de la Chine, la monnaie y est différente et une fois la frontière passée, il est impossible de faire marche arrière.

Les premiers sentiments ne sont pas toujours les bons
Nos premières impressions ne sont pas des meilleures… Les premiers contacts que nous avons sont peu sympathiques, les prix sont plus proches de ceux pratiqués en Europe et les hôtels à petit budget pas franchement attirants. Si nous devions prendre notre avion le jour-même, voilà les seules choses que nous retiendrions de Hong Kong. Heureusement, nous y passons quatre jours, ce qui nous permet de modifier notre appréciation finale.

Au premier abord, Hong Kong ne semble être qu’une très grande ville tout ce qu’il y a de plus moderne. On peut par exemple se déplacer très facilement en métro ou utiliser sa carte de crédit dans l’un des nombreux centres commerciaux. Enfin pas dans n’importe lequel… Nous n’avons jamais vu autant de magasins de luxe. Connaissez-vous Prada, Vuitton, Gucci, Rolex, Mont-Blanc, Chanel, Audemars-Piguet? A Hong Kong, ils sont partout! Et pas qu’une fois! Le marché haut de gamme doit donc avoir une clientèle plutôt importante. Les fast-food bordent aussi très souvent les trottoirs. Un petit creux? Mc Do est là, tous les 500 mètres, pour vous servir. Plutôt soif? Alors allez chez Starbucks, vous en trouverez tous les 200 mètres! Au début, cette abondance de luxe et de mondialisation nous a fortement dérangés, certainement à cause du fort contraste d’avec la Chine, puis nous nous y sommes habitués. Nous avons alors découvert de nombreux attraits offerts par ces îles. La nuit, par exemple, la vue sur les buildings éclairés est incroyable; d’autant plus depuis le site de la Fête de la Bière 😉 Les parcs sont de sympathiques lieux pour un petit déjeuner. Les déplacements en ferry sont des plus appréciables et permettent de se rendre dans des pittoresques villages de pêcheurs. Finalement, quatre jours n’auront pas été suffisants pour découvrir toutes les ressources de Hong Kong. Nous aurions pu faire de nombreuses randonnées, prendre un ou deux télécabines, faire du surf depuis l’une des belles plages, ou même passer une journée à Disneyland. Une prochaine fois, peut-être…