Vive les vacances!

Contrairement à ce que l’on pourrait croire lors du départ… une année de voyage n’est pas de tout repos. La vie de globetrotteurs est certes extrêmement enrichissante, mais au cours des mois, certaines choses deviennent parfois difficiles à supporter. Dormir à l’hôtel tous les jours, par exemple, pourrait sembler être le plus grand des luxes, mais comme nous habitons plutôt des bungalows en bambou (souvent en colocation avec des petites bêtes plus ou moins gentilles…) que des resorts cinq étoiles et que nous déménageons tous les deux trois jours en moyenne, l’inconfort et le mouvement sont parfois pénibles à endurer. De même, manger au restaurant trois fois par jour n’est pas des plus agréables: on ne sait pas toujours sur quoi l’on va tomber, et même si la nourriture est, la plupart du temps, très bonne, cuisiner à notre sauce nous manque. Oh et en passant, nous avons énormément apprécié la viande séchée, le jambon cru, le Gruyère et la bouteilles de vin rouge qui ont si facilement échappés à la vigilance des douaniers… MERCI!! Cependant, nous vous rassurons, ce qui ne nous manque pas du tout, c’est de faire notre lessive ;-

C’est donc exténués par nos huit premiers mois de voyage – non non, nous n’exagérons pas du tout ;-), que nous avons retrouvé nos amis Christine et Fabien pour trois semaines de vacances en Thaïlande. Nous reprenons nos discussions pratiquement où nous les avions laissées: c’est comme si nous ne nous étions jamais quittés. Il faut dire qu’avec Internet, et Skype notamment, la communication reste pratiquement quotidienne. D’ailleurs, mes parents qui avaient eux aussi voyagé durant une année, mais il y a vingt-cinq ans de cela, étaient plutôt surpris, au début de notre périple, d’avoir autant de nouvelles. A l’époque, ils n’avaient envoyé et reçu que quelques lettres… Nous, en tout cas, nous sommes chaque jour heureux d’allumer notre ordinateur pour connaître les dernières aventures de nos familles et amis, ainsi que les dernières nouvelles locales ou internationales. Car nous ne sommes pas partis en espérant trouver un monde meilleur. Non, nous aimons notre Suisse et serons heureux d’y revenir. Nous souhaitions seulement découvrir d’autres horizons. Nous sommes donc très contents d’être accompagnés de notre mini laptop qui nous permet aussi d’occuper certaines de nos soirées à regarder une série ou un film (Merci A&G 😉 ). Mais en compagnie de Christine et Fabien, il n’est pas question de nous isoler pour notre petit écran. Nous préférons passer nos soirées à jouer au Brändi Dog (un jeu suisse allemand). Surtout lorsque, en équipe par couples, nous les battons sur un score final de 10 à 6… Non, arrêtons-là, c’est vrai que nous avons eu les bonnes cartes au bon moment 😉

En vacances, donc, nous profitons de faire ce que souvent, dans notre vie quotidienne si chargée, nous ne prenons pas le temps de faire. En fait, nous prenons le temps, tout simplement. Nous regardons peu notre montre, et malgré cela, les heures passent trop vite! Un pancake à la banane pour le petit déjeuner, un moment sur la plage, un fruit shake, une tartine de crème solaire, un Brändi Dog, une baignade, un peu de lecture ou une sieste, une virée en scooter, un peu de shopping, des rouleaux de printemps et un fruit shake, un massage ou un peu de golf, une douche et de l’anti-moustique, un curry thaï ou des crevettes (parfois les deux, même)… et on ne sait comment… les trois semaines sont déjà terminées. Remplies de beaucoup de « premières fois » pour nos amis qui font leurs premiers pas en Asie, elles auront été l’occasion de découvrir quelques lieux culturels (à Bangkok et Ayuthaya notamment), mais aussi des fonds marins de toute beauté. Depuis la mini île de Ko Phayam où nous nous étions déjà rendus en novembre, nous partons pour une expédition snorkeling (masque et tuba) de deux jours dans le parc maritime de Ko Surin. Nous nous attendions à ce que ce soit beau, mais à ce point, nous ne l’espérions pas! Pour la première fois, nos photos n’égalent pas du tout ce que nous avons vu… Nous avons comme nagé dans un aquarium géant où la visibilité est incroyable. Parmi les milliers de poissons observés, nous avons eu la chance de voir passer un requin!! Nous savions que l’endroit y était propice et rêvions d’en voir un, mais en même temps, avions un peu peur. Lorsque je l’ai vu, j’ai immédiatement su que c’en était un. Christine l’a vu en même temps que moi. Réflexe: nous avons sorti la tête de l’eau et nous sommes regardées. Elle l’air de dire: « tu as vu comme il est gros ce poisson » et moi disant: « Aaahhhhh, c’est un requin!!! ». Wouah, incroyable. Et par chance, il est repassé près de nous une seconde fois, ce qui nous a permis de l’observer un peu mieux, sans la première appréhension. Fabien, lui, a malheureusement manqué le requin, mais a eu l’exclusivité d’une rencontre avec une tortue. C’est donc émerveillés que nous rentrons de ce petit voyage. D’ailleurs, notre seconde excursion de snorkeling, cette fois depuis l’île de Ko Lanta, ne nous a pas autant charmés… Oui, nous savions que nous commencions par le top avec Ko Surin, mais ne nous attendions tout de même pas à voir ce que nous avons vu depuis cette île qui a donné son nom à une émission de télé réalité bien connue. Plus que les poissons, ce qui nous a marqué, ce sont les hordes de touristes, souvent asiatiques. Ne sachant pas bien nager, tous agrippés les uns aux autres, ils forment des files humaines de gilets de sauvetage, tirées par un guide. Lorsque, dégoûtés par le spectacle, nous refusons de sauter à l’eau pour les rejoindre, notre guide (par chance, nous avons loué un bateau privé pour nous quatre), compréhensif, nous conduit dans un endroit moins fréquenté. En fin de journée, il nous propose même une plongée supplémentaire où nous sommes seuls, pour voir de petits Nemos. Cependant, nous sommes obligés de nous mêler à la masse pour atteindre une plage de sable blanc encerclée par des pics rocheux et uniquement accessible en traversant une grotte à la nage, sur une centaine de mètres. Oh oui, le lieu est incroyable, mais nous mettons un moment à y voir le charme, tant il est bondé!

Heureusement, sur l’île de Ko Lanta, nous trouvons de petits coins sympas et calmes. Il y a le coin à cocktails et aux crevettes pannées; celui au sandwich au thon, au mango shake et à la vue imprenable; celui au coucher de soleil, à la pleine lune et au barracuda frais de quelques heures pour une soirée inoubliable; ou encore celui à l’ambiance tamisée (enfin… quand il n’y a pas de coupure d’électricité…). Bref, il n’y a que l’embarras du choix! Être sur une île un peu plus grande que celle de Ko Phayam a donc certains avantages, mais Ko Lanta est à la limite du lieu trop développé à notre goût. Du moins, c’est ce que nous pensions avant de la quitter pour Phuket où nous avons dû passer une nuit avant de prendre un vol pour rejoindre la Malaisie. Nous comprenons maintenant pourquoi Ko Lanta, dans les guides de voyage, est décrite comme une petite île tranquille et pas trop touristique: notre passage éclair à Phuket et aux abords de Ko PhiPhi nous a donné de graves maux de têtes. Allons, pour une fois, laissons sortir notre côté un peu trash: nous a donné envie de vomir! Certains diront que quelques heures ne suffisent pas pour un avis objectif, mais nous nous permettons tout de même de le donner. Tout n’est qu’abus: la masse de touristes, le développement urbain et commercial, l’irrespect des valeurs locales, la débilité humaine, et j’en passe. Si Ko Lanta semble déjà suivre la même voie que Ko PhiPhi et Phuket (même si c’est pour l’instant un lieu encore tout à fait agréable), nous ne pouvons qu’espérer que la mini Ko Phayam saura garder son côté sauvage, même si entre notre première visite en novembre et celle-ci, en mars, de nouveaux bâtiments étaient déjà en construction. En tout cas, je ne pense pas que nous prendrons le risque de retourner vérifier dans quelques années. Fab, lui, même s’il a beaucoup apprécié nos vacances entre amis, a juré ne plus jamais retourner en Thaïlande. Quant à moi, je n’exclus pas d’y retourner un jour pour un séjour entre filles: quoi de mieux, pour les vacances, qu’une belle plage et qu’une eau claire, agrémentées de massages, de confidences, d’un peu de shopping et d’une cuisine succulente?

Vive le Roi!

83ème anniversaire du Roi.
Pour notre dernière soirée à Bangkok, nous vivons un moment qui n’était pas prévu au programme… En effet, le 5 décembre et la semaine qui suit, sont consacrés à la célébration de l’anniversaire du Roi. Feux d’artifices, musique, chants, danse, lâcher spectaculaire de lanternes chinoises, il règne une atmosphère de fête partout dans les rues. Le Chao Phraya (principal fleuve qui traverse la ville) est envahi de bateaux et de show de lumières. Les gens semblent heureux de ce moment de pause, qui plonge la ville dans une euphorie contagieuse. Un beau moment pour terminer notre séjour à Bangkok.

Cap au nord.
Nous quittons Bangkok avec la ferme intention de découvrir un peu plus de culture thaï. Direction le centre et le nord du pays donc, où nous allons surtout nous intéresser à la visite de parcs historiques. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, Kamphaeng Phet et Sukhothaï nous ont émerveillés par leur taille et leur étonnante conservation. S’il ne fait aucun doute qu’à leur époque (13e-14e siècles ??!!), ces lieux devaient être nettement plus impressionnants, les ruines que l’on visite aujourd’hui suffisent à nous donner une idée du gigantisme des constructions. Il ne reste guère que les bases des piliers des temples qui ont été détruits, par contre un nombre important de bouddhas et autres statues – de taille relativement importante pour certaines – sont encore observables. Nous profitons de visiter ces deux parcs à vélo et en moto, le tout gratuitement, anniversaire du Roi oblige!

Et la culture thaï?
Depuis le début de notre séjour, nous nous demandons s’il est encore possible de découvrir une culture authentique, et pas uniquement tournée vers le tourisme. Force est de constater, que c’est presque mission impossible. Certes, les thaïlandais sont adorables: souriants, souvent drôles et amicaux, mais il y a une certaine « accoutumance au tourisme » qui semblent brouiller un peu les cartes. Il y a bien quelques moments de partage, avec un chauffeur de taxi qui nous raconte sa vie ou une masseuse, qui explique les difficultés et le bonheur provoqué par son divorce… Des instants rares, que nous aurions aimé pouvoir « provoquer » un peu plus souvent. Pour le reste, les visites de groupe dans des villages de minorités ethniques (femmes au longs cous, entre autres) n’a rien d’authentique et nous ne nous gênons pas pour les boycotter! Pour en savoir plus sur ces populations, nous nous rendrons dans un musée à Chiang Rai qui leur est consacré. Nous avons donc fait une croix sur les treks organisés dans le nord de la Thaïlande, et espérons toutefois pouvoir en effectuer certains au Laos dans d’autres conditions (enfin espérons…).

Prenons soins de nous!
Nous avons maintenant tous les deux nos habitudes en matière de soins esthétiques. Sophie a largement profité des massages thaïlandais! Mélange entre ostéopathie et physiothérapie, les séances sont relaxantes, mais toutefois relativement physiques. Bouts de bois s’abstenir, les masseuses thaïs peuvent casser un arbre!
Quant à moi, j’ai pris un certain goût à aller chez le coiffeur en Chine et j’ai repris la même habitude en Thaïlande. Seulement cette fois-ci, j’ai décidé de me faire raser en même temps – débat clos sur ma moustache :-p. J’avais déjà expérimenté le barbier au Maroc et c’était resté un excellent souvenir. Il faut à la fois être détendu (pas facile!)et concentré, mais surtout confiant! Il faut dire qu’ils savent très bien s’y prendre et font preuve d’une précision chirurgicale. En plus, en Thaïlande, le barbier fini la séance par un massage du dos, pour détendre un peu la victime… Dommage que ce beau métier ait disparu chez nous, au profit d’un rasage rapide et parfois électrique qui a perdu tout son charme!

Thaïlande, rêve et désillusion

Débarquement immédiat.
Bangkok, 17 novembre 2010, 13h et 33° à l’atterrissage… Bienvenue en Thaïlande, pays des vacanciers, de la fête, de la bonne bouffe, de l’eau turquoise et du sable blanc! On vous l’accorde, après quatre mois tant appréciés chez les Chinois, nous débarquons à Bangkok avec un peu de nostalgie et pas très sûrs de ce que nous venons vraiment faire ici. Quoi qu’il en soit, la Thaïlande est un pays « pratique » pour voyager dans le sud-est asiatique, l’escale est presque obligatoire. De plus, une légère fatigue s’est installée et nous imaginions depuis un moment nos « vacances dans les vacances » sur une plage de sable doré.

Khao San Road : la vraie Thaïlande?!
Avant de nous rendre sur une île de rêve, nous avons toutefois envie de visiter un peu la capitale afin d’y palper un peu l’atmosphère. Nous nous accordons donc quelques jours de tourisme citadin dans la fournaise de Bangkok. Première étape : Khao San Road, quartier ultra-touristique et immanquable selon les guides touristiques… Première désillusion aussi, le tourisme en Thaïlande ça serait donc ça? Khao San, c’est avant tout des milliers de backpackers et de touristes venus faire la fête à bon (ah bon?) prix. Blindé d’agences de tourisme, de vendeurs de T-shirt à design unique, de bars et de massages Thaï à la chaine… Non, définitivement, Khao San Road peut être utile, mais n’a rien de Thaïlandais!

La prostitution oui, le short dans le palais royal non.
Nous ne voulons pas tirer un portrait trop noir de la Thaïlande et pour tout dire, nous allons attendre de plus y voyager pour nous faire un avis définitif sur le pays. Oh ne vous inquiétez pas, si vous souhaitez passer de magnifiques vacances, les pieds en éventails sur une plage, un cocktail à la main en regardant un coucher de soleil somptueux, vous êtes au bon endroit et rien que pour ça nous reviendrons! En attendant on va vous parler de la face cachée… Enfin, celle que tout le monde voit mais ne semble pas voir. Celle de ces sexagénaires se promenant au bras de jeunes Thaïlandaises à peine majeur, les exhibant tel des trophées de chasse. Celle de ces mecs de trente ans, venus ici dans le seul but de faire ce que l’on appel « du tourisme sexuel ». Il n’y a pas de doute, la Thaïlande a trouvé son crédo depuis longtemps mais ce qui est choquant, c’est que ça ne choque plus!

On se demande réellement quelle est la positon de cet État sur la question. Avant d’y répondre en étant mieux informé dans un autre article, nous nous sommes amusés de ce paradoxe thaïlandais de ce qui est choquant ou non… Pour visiter un temple ou le palais royal, les vigiles ne rigolent pas : la visite se fait pieds nus, short et débardeur interdits, ici il faut se couvrir par respect. Nous jouons le jeu, mais alors qui s’occupe du respect qui doit être accordé à ces jeunes Thaïlandaises?!!

Iles de rêves…
Après quelques jours passés dans la capitale, nous prenons l’option de descendre sur des îles de la côte ouest (proche de la Birmanie), sur la mer d’Andaman. Et comme nous ne faisons rien par hasard, nous choisissons un endroit perdu, délaissé par le tourisme de masse et avec le confort minimum. Les îles de Kho Chang et Kho Phayam, se trouvent à quelques kilomètres de Ranong (ne pas confondre avec Kho Chang, dans le golfe de Thaïlande). Nous y passons dix jours à se ressourcer à coup de bronzette, de baignade et de châteaux de sable. Pas d’électricité, mis à part des génératrices, qui fonctionnent tous les jours de 18 à 22h. L’arrivée sur Kho Chang se fait sur la plage, en sautant du bateau dans l’eau avec nos affaires. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui protège encore cet endroit d’un développement effréné, il n’y a pas de débarcadère. Curieusement, les seuls touristes qui se sont installés sur cette plage de sable blanc sont à 90% allemands! A croire que Koh Chang et un secret bien gardé en Allemagne!

Nous y passons du bon temps, digne de vacances de rêve. Seul point négatif : l’eau est bien bleue et chaude, mais pas franchement translucide… Pour le snorkling, on ira ailleurs, enfin si on trouve.

Deuxième chance
C’est donc reposé que nous rentrons à Bangkok, où un passage s’impose, du fait que notre appareil photo est tombé en panne le premier jour de notre arrivée sur Koh Chang. Nous nous dirigeons maintenant vers le Laos et allons profiter de nos derniers jours de visa pour visiter un peu le nord du pays. Espérons que la culture thaïlandaise persiste encore dans cette région et que le tourisme n’a pas tout perverti! Car, à première vue, la Thaïlande n’est rien d’autre que la matérialisation de tous les fantasmes occidentaux. Est-ce que le nord nous donnera tord..?

PS: Notre appareil photo étant en panne, vous avez le droit à quelques images de nos vacances :-). Concernant les légendes, elles suivront très vite.