Un petit goût de Suisse.

Depuis trois jours, nous avons pris un peu de hauteur en nous rendant dans les montagnes du Wutai Shan, à quatre heure en bus de Datong, haut lieu du bouddhisme en Chine. La ville se trouve au fond d’une profonde vallée, surplombée par cinq sommets sacrés qui se trouvent tous à environ 3000 mètres d’altitude. Nous avons beaucoup hésité à y venir, car les montagnes nous connaissons et le prix d’entrée de la vallée qui est une réserve naturelle est plutôt élevé. Finalement, nous ne regrettons pas notre choix: l’air est plus frais, la nature est aux portes de la villes et les paysages magnifiques. De plus, nous sommes toujours accompagnés par David et Randy avec qui nous partageons de supers moments.

Premières rencontres avec des moines bouddhistes.

Dans la ville et aux abords, les possibilités de visiter des temples sont multiples. Si tous se ressemblent en plusieurs points, tous ont aussi leurs particularités. Certains sont très calmes, d’autres plutôt touristiques, mais nous apprécions toujours l’ambiance qui y règne, l’odeur d’encens, ainsi que la vue des moines. Notons d’ailleurs que ceux-ci se promènent beaucoup à l’extérieur des temples. Soit en montagne, en ville ou … au webcafé. Certains se déplacent à pied, avec des chaussures traditionnelles ou … des baskets; d’autres en 4×4. A la main, certains ont un chapelet de prières, d’autres … un téléphone portable ou un appareil photo. Ils semblent donc vivre avec leur temps.

De l’air pur et des courbatures.

En arrivant à Wutai Shan, nous tentons immédiatement de repérer des chemins pédestres. Beaucoup sont visibles, mais aucun panneau jaune « tourisme pédestre » avec les kilomètres ou le temps à parcourir, auxquels nous sommes si habitués, ne sont là pour vous aiguiller. Avec David et Randy, nous décidons tout de même de nous rendre à la Terrasse du Centre (2893 m.) à pied. Un taxi nous mène jusqu’à un temple d’où un petit sentier monte à pic. Puis nous rejoignons une route qui rend le sommet accessible en petit bus. Après deux heures de marche et quelques hésitations sur le chemin à emprunter, nous atteignons la Central Terrace. Nous craignions qu’il y ait beaucoup de monde, mais sommes rassurés. Nous ne croisons que quelques moines, quelques travailleurs et une dizaine de touriste montés en bus. La vue est splendide! Par contre, le vent glacial et les nuages nous empêchent de rester longtemps au sommet. Pour la première fois, les gants et le bonnet que nous transportons depuis un mois auraient été bien utiles… mais ils sont restés à l’hôtel. La descente n’est pas facile. Nous décidons d’emprunter un autre chemin qui s’avère vraiment raide, déconseillé pour nos problèmes de chevilles et un peu aventureux une fois dans les sapins, mais l’air pur, le plaisir de l’effort physique et le paysage empêchent de nous décourager. De retour à la route goudronnée empruntée le matin en taxi, nous savons qu’il ne nous reste plus que six kilomètres. Alors que nous en avons effectué deux, un gros camion s’approche. Fabrice tend son pouce et fait son plus beau sourire: nous pouvons monter à l’arrière. Voilà comment nous avons effectué notre premier trajet en camion, à la place de la cargaison habituelle, à l’air libre.

Le lendemain, nous nous réveillons avec de grosses courbatures… et on sait que le surlendemain, c’est souvent pire… Alors nous montons dans un petit bus pour atteindre la Terrasse Nord, la plus haute (3061m). La vue est splendide et plus dégagée que lors de notre premier sommet. Par contre, nous n’avons que quarante minutes sur le pic. On accepte les conditions de la compagnie touristique, ou on monte à pied…

La Chine – un pays cher?

Beaucoup de monde nous demande si voyager en Chine est onéreux. Selon notre guide de voyage, depuis quelques années, visiter ce si grand pays est effectivement coûteux. Cette réponse est peut-être vraie si l’on compare la Chine aux autres pays d’Asie où il est possible, paraît-il, de voyager extrêmement bon marché. Cependant, si l’on pense à nos dépenses en Suisse, nous nous en tirons plutôt bien!

Voici quelques exemples:

  • Une bouteille d’eau de 0,5l coûte entre 1 RMB (magasin) et 3 RMB (lieu touristique), ce qui fait entre 15 et 45cts CHF. Pour connaître le prix suisse, divisez les RMB par 10 (ce qui donne approximativement le prix en euros), puis multipliez par 1,5. Facile, non? Alors je vous laisse calculer la suite…
  • Un trajet en taxi à Pékin: entre 10 et 30 RMB.
  • Une nuit d’hôtel dans une chambre double plus ou moins propre (on est quand même vraiment contents d’avoir nos tongs pour la douche et nos sacs de couchage en soie) avec salle de bain: entre 80 et 150 RMB.
  • 2500 km en train, couchette dure, soit plus de 30h: environ 400 RMB le ticket.
  • 4 heures de bus: entre 50 et 100 RMB.
  • Une nouvelle paire de lunette optique: 480 RMB. Tout paraît encore plus beau maintenant!
  • Une soupe de nouilles: de 3 à 5 RMB – 15 au Wutai Shan, où les restaurants semblent adapter les prix pour les touristes occidentaux. Le pire, c’est que les moins chers sont les meilleures!
  • Un souper avec viande, légumes et riz ou nouille dans un restaurant, entre 50 et 100 RMB pour deux.
  • Une brochette de viande dans la rue, entre 1 et 5 RMB. Un épis de maïs: 2 RMB. Un petit pain, 1 RMB.
  • Visites (par personne): Cité Interdite 40 RMB, Grottes du Yungang 100 RMB, Monastère suspendu 130 RMB, entrée dans la ville de Wutai Shan qui est un parc naturel 168 RMB (+ 50 RMB pour le bus, on n’a pas trop compris pourquoi, mais pas vraiment le choix).
  • Une carte mémoire Micro SD 16 Gigas (tombée du conteneur?!) bien négociée: 65 RMB (prix de base: 250 RMB). Eh oui, l’été dernier nous étions au Maroc, alors on se débrouille pas mal pour marchander.

Avant le départ, Fabrice, grâce à ses recherches sur le net, avait estimé nos dépenses journalières, pour les deux, à 75 CHF (50 euros). Pour l’instant, en moyenne nous y sommes, ce qui nous réjouit, puisque les autres pays devraient même être moins chers.

Au coeur du Shanxi.

Nous avons dit au-revoir une dernière fois à Pékin puis avons rejoint Datong, au coeur de la Chine. Notre arrêt dans cette ville d’environ 1 million d’habitants est l’occasion de découvrir trois merveilles (de plus) du pays : Les Grottes de Yungang, Le Monastère suspendu et à Yingxian, la plus vieille pagode en bois du monde.

Avant cela, nous avons pris la température du lieu… Datong est un immense chantier et nous sommes un peu déçus quand nous découvrons que la rue principale et le grand monastère de la ville sont également en travaux. Nous nous rendons compte aussi que la communication devient de plus en plus « facile ». En tout cas, nous tombons plus facilement sur des Chinois qui parlent un peu anglais. Une autre évidence est que les rues sont bien moins propres qu’à Beijing ou qu’en Mongolie, enfin tout est relatif… On voit quand même des choses assez dégoutantes. Des ordures à chaque coin de rue, des raclements de gorges de plus en plus profonds, des enfants qui font leurs besoins n’importe où. Bref, on vous passe les autres détails, depuis le temps, – c’est terrible à dire – nous nous y sommes un peu habitués.

Par hasard, nous avons rencontré Randy et David. L’un est berlinois, l’autre australien et prof de tennis depuis 12 ans au Japon. Les deux ont beaucoup voyagé et nous ont donné plusieurs conseils avisés pour la suite de notre voyage. Nous profitons de faire quelques visites ensemble: en plus d’être sympathique, cela a l’avantage de partager les frais (de transport notamment). Les deux prochains jours, nous allons dans la même direction.

Nos trois objectifs principaux nous occupent pendant deux jours. D’abord les Grottes de Yungang, qui datent du Vème siècle et qui comptent plus de 50’000 statues taillées dans la roche. La taille des plus grands bouddhas est de 17 mètres! L’état de conservation est étonnant, certaines statues ont encore leurs peintures.

Nous profitons de visiter les deux autres sites en un seul jour. Une virée sympa avec nos deux compagnons, dans un minibus en mode « Paris-Dakar ». Nous empruntons tous les chemins imaginables, même la nouvelle autoroute en construction, et qu’importe si les signaux indiquent que c’est un chantier interdit.

Demain départ 6h00 du matin, direction la station de bus. Nous allons dans les montagnes, à Wutanshai, un haut lieu du bouddhisme, respirer un peu d’air frais.

En transition.

Après un peu plus de deux semaines passées en Mongolie Intérieure, nous voici de retour à Pékin pour quelques jours. Prochaine destination Datong, puis Xi’an et son extraordinaire armée de terre cuite.

Pour l’heure, nous prenons le temps de préparer la suite du voyage, faire encore quelques visites à Beijing et acheter quelques bouquins à la librairie française.

Nous sommes également allés à la gare de l’Ouest chercher nos billets pour Datong. On nous avait prévenu – « c’est gigantesque » – mais on ne s’était tout de même pas imaginé ça… Cette gare est énorme, ça grouille de partout et tout le temps, des files d’attentes interminables pour obtenir des billets debout dans des trains bondés. Le rail et la Chine, c’est quelque chose à part. Heureusement, une fois à bord, c’est que du bonheur (à ce propos nous avons battu notre record, avec 34 heures de train pour revenir à Beijing), mais le chemin pour y parvenir est long et semé d’embûches!

Nous voulions encore vous parler de notre périple dans le nord de la Chine. Beaucoup d’entre vous ont certainement vu les informations sur les pluies torrentielles et le glissements de terrains dans le pays. Nous ne nous trouvions pas dans la (les zones) touchées et n’avons eu que quelques quelques jours de mauvais temps. C’est toutefois une immense préoccupation dans le pays et les chaines de télévision diffusent en boucle des images de sauveteurs et des « extraordinaires » moyens mis en place par le gouvernement…

Pour le reste, on ne regrette pas nos 5’000 km parcourus. Voir les steppes, l’immensité de ces prairies sans un arbre et les chevaux se déplaçant en toute liberté était merveilleux. Notre séjour, plutôt long, à Manzhouli et Zhabudalin, nous ont également permis de vivre des moments sympa, voir improbables avec les Chinois. Le contact se fait de plus en plus facilement, même si ce ne sont que quelques balbutiements. Aperçus: au restaurant, deux Chinois nous invitent à partager leur repas. A la salle de billard, les propriétaires nous connaissent (il faut dire qu’on y va 2-3h par jour) et à chaque fois que l’on arrive, disent aux autres clients « ce sont les Suisses ». Les serveurs du café et du restaurant où nous nous rendons chaque jour nous accueillent avec un sourire. Lors d’une ballade à l’extérieur de la ville, où il n’y a personne, nous rencontrons un groupe de cinq enfants avec lesquels nous faisons un bout de chemin et « discutons » tant bien que mal. Parfois, certains gestes nous surprennent… comme cet enfant chinois, par exemple qui, d’un pas décidé, se dirigea vers nous qui mettions notre blog à jour, nous adressa un mot en anglais puis mis ses mains sur le clavier de notre ordinateur, ferma les pages ouvertes puis appuya (tapa!!) sur plusieurs touches, pendant que son père prenait quelques photos. Cet épisode ne dura qu’une minute ou deux, mais nous fit bien rire (quelle autre réaction pouvions-nous avoir?). La rencontre dans un hall d’hôtel avec deux Français, premiers occidentaux rencontrés après deux semaines.

Nous nous réjouissons déjà de la suite et ne manquerons pas de continuer à relater nos aventures. Nous avons encore beaucoup de choses à voir et à partager avec vous. D’ailleurs, les statistiques du blog concernant le nombre de visiteurs sont impressionnantes. Cela nous motive encore plus!

On a testé pour vous : le « street-fitness » !

Quand on y regarde de plus près, il y a certains domaines où l’on se dit que les Chinois ont une longueur d’avance sur nous… Celui qui frappe tout de suite, c’est le très grand nombre, pour ne pas dire l’immense majorité, de scooters et vélos électriques. Si chez nous, nous n’en sommes qu’au balbuciement des vélos motorisés, les Chinois eux, roulent déjà beaucoup à l’électricité.

Mais ce n’est pas le sujet de cet article… Non, il y a un autre domaine que nous avons trouvé extrêmement intélligent sous plusieurs aspects : les machines de fitness dans la rue libres d’accès!

Dans quasiement toutes les villes et villages que nous avons traversés, nous en avons vu. Dans les parcs, sur les places ou les trotoires, ils en installent partout! Il y en a de différentes sortes, des plus simples aux plus complexes. D’ailleurs, nous en découvrons à chaque fois de nouvelles.

Le but est simple : encourager toute personne à faire de l’exercice physique, que lque soit son âge. Les principaux utilisateurs sont les personnes agées. Certaines font leur parcours rigoureusement, d’autres se détendent juste en faisant quelques exercices.

L’autre aspect plutôt sympa, c’est que ces machines se transforment aussi en jeux. Les jeunes, disons même les tout petits, s’amusent beaucoup avec. Faisant tourner les roues, courant sur les rouleaux ou traversant les zigzag (exercice pour l’équilibre). D’ailleurs, le même constructeur installe aussi des balançoires et des « tappe-cul » aux mêmes endroits.

Mettre en place un concept qui mélange activité physique, jeux et regroupement intergénérationel et le tout gratuitement : ils sont forts ces Chinois!

Pour se faire une idée, fasomonde a testé pour vous ces appareils! Si certains exercices sont carément faciles, d’autres sont beaucoup plus ardus! Nous n’avons pas encore commencé notre programme de remise en forme, mais ça ne saurait tarder.

Allé et flexiooooooooon, extensiooooooooon! Flexiooooooooon,ex………..

Acheter des vélos? Non, en louer!

Un après-midi, à Manzhouli, alors que nous avions décidé de partir explorer les steppes à pieds, nous nous sommes dit que ce serait sympa si nous avions des vélos. C’est à ce moment-là que, tourant la tête à gauche, nous voyons un homme qui loue des tandems. Cinq minutes plus tard, nous enfourchions notre monture. Un vent de liberté souffla sur nos premiers kilomètres. Très rapidement, nous étions sortis de la ville et admirions les paysages.

Quelques jours plus tard, à Zhabudalin (ou Labudalin), nous souhaitons renouveler l’expérience. A notre arrivée en bus, nous avions aperçu ce qui nous sembla être un magasin / loueur de vélos. Le lendemain, nous nous y rendîmes donc. Malheureusement, nous trouvâmes porte close. Nous y retournâmes deux autres fois, sans plus de succès. Mais une lueur d’espoir subsistait: nous avions aperçu, à l’autre bout de la ville, un vendeur de vélos et de scooters. Peut-être en louait-il aussi…. Eh bien non, par contre, pour une modique somme, nous pouvions acheter deux vélos. C’est alors que, durant une vingtaine de minutes, nous communiquâmes tant bien que mal avec la dame du magasin pour lui faire comprendre ce que nous désirions. Finalement, elle nous laissa partir avec deux vélos tout neufs. Pour la rassurer un peu, nous lui indiquâmes, sur une carte, où nous pensions nous rendre. Elle trouva cela bien loin, nous demanda si nous avions à boire et à manger et nous prêta deux belles capes rouges qui s’avérèrent bien utiles.

Nous n’avons jamais fait de grandes expéditions, mais vingt-cinq kilomètres avec une selle beaucoup trop basse pour quelqu’un d’1m80, des voitures, camions ou autobus qui vous dépassent comme des fous et surtout une seule vitesse, c’est déjà quelque chose!

En mode voyage…

Toujours en direct des steppes de Mongolie Intérieure, nous avons pris un rythme bien tranquille. Les paysages ici sont fascinants et nous avons enfin trouvé une ville où la nature est accessible à pied, voire en vélo. Nous sommes à Zhabudalin, ou Lhabudalin, ça dépend la prononciation.

Ce qui nous a marqué, dès notre arrivée ici, hormis le paysage, c’est l’immense usine Nestlé qui est aux portes de la ville. Usine qui, à notre connaissance, est en grande partie vouée à la récolte du lait des paysans de la région.

Cette halte de quelques jours dans cette ville hors des sentiers battus, nous permet également de nous « intégrer » à la vie locale. Chaque soir, nous nous rendons sur la place principale de la ville qui est très animée. Les gens nous regardent un peu intrigués, mais doivent commencer à reconnaître nos visages. Là, des vieux dansent, dans des costumes vert et rose fluo et des groupes de musique les accompagnent. Les gamins courent et font du skatebord dans tous les sens. Ils mangent du popcorn sucré bien chaud – nous aussi d’ailleurs. D’autres encore jouent aux cartes ou discutent, tout simplement. Le mélange des générations se fait naturellement et l’ambiance est très détendue. C’est aussi ça la Chine, pour le peu qu’on commence à entrevoir, une culture assez forte de la communauté.

En face, dans le même temps, un immeuble est toujours en construction. Des dizaines d’ouvriers sont au travail. Ils transportent des poutrelles métalliques, soudent ou creusent. Il est 19h30 et nous sommes dimanche, un jour comme un autre ici.

Nous testons aussi la cuisine locale. Il faut dire que les plats sont moins variés ici que dans le sud. La spécialité ici,  sont des nouilles servies dans un bouillon assez épicé, plutôt bon. La proximité avec la Russie permet également de trouver certains aliments que nous n’avions pas vu jusqu’à maintenant. Ainsi, nous avons trouvés une sorte de Kouglof dans un « Russian Bread Shop ». Un peu d’Alsace en Mongolie, on ne s’y attendait pas!

Nous ne savons pas encore combien de temps nous allons rester ici. Les nouvelles pour nos billets de train sont plutôt bonnes. Nous devrions repartir sur Pékin le 15 ou le 16, en attendant nous tentons de louer un tandem pour nous balader dans la steppe.

Zone non identifiée.

Depuis quelques jours, nous voilà à Manzhouli. Ce petit village de 50’000 habitants est le plus nordique de la Mongolie Intérieure. C’est également une zone frontière avec la Russie. A Manzhouli, nous sommes un peu perdus, sommes-nous en Chine ou en Russie, on ne sait pas très bien. Nous croisons beaucoup de touristes russes, venus profiter des prix attractifs de la Chine. Les bâtiments sont mi-russes, mi-chinois, mi-non-identifiés! Il faut le dire : les architectes doivent être sous l’influence de la Vodka! A quelques kilomètres de la ville, nous avons même vu une station de ski dans un bâtiment, comme à Dubaï! Ils sont fous, construisent encore et toujours et sans aucun plan d’urbanisation. Il serait intéressant (terrifiant) de revenir ici dans 10 ans pour voir l’évolution des choses.
Nous avons rencontré des occidentaux pour la première fois depuis des jours. Deux Israéliens qui voyagent en direction de la Russie. Nous passons quelques moments ensemble et profitons de faire une expédition au lac Dalai à 40 kilomètres de là. Une fois encore, nos sentiments sont mitigés… Le cadre est magnifique, mais le tourisme fait des ravages. Motos, quads, buggy et autres activités sont proposées sur la plage. L’accès au bord du lac est payant alors que c’est les plus grand lac naturel de Chine! Pourtant l’endroit est somptueux. Des chevaux sauvages pâturent tranquillement entre le lac et les marais. Magique si l’on fait abstraction des quads.

Gentiment, mais sûrement…
Nous commençons à comprendre les ficelles du système chinois. Il faut de la patience, ou des avantages pour obtenir quelque chose, la première étant sans garantie de résultat. Le meilleur exemple est les billets de trains. 10 jours minimum sont nécessaires pour l’obtention de tickets, et encore! Pour avoir des billets le 16, vous devez vous y prendre le 6. Mais vous ne pouvez pas acheter vos sésames pour le 17… pour ça vous devez attendre le 7. Nous avons essayé de nous-mêmes, c’est quasiment impossible (en tout cas pour les grandes destinations). Pourtant, nous arrivons de mieux en mieux à nous faire comprendre en chinois, mais rien à faire. A 8h00 vous avez une heure de file d’attente pour arriver au guichet où on vous répondra qu’il n’y a plus de place et qu’il faut revenir demain. L’enfer! Alors on passe, en dernier recours, par nos amis de Pékin, qui eux, nous dégottent des tickets.

Suite du programme?
Nous devrions pouvoir revenir sur Beijing d’ici une dizaine de jours. D’ici là, nous allons essayer de véritablement pénétrer dans la steppe, qui est aux portes de la ville et qui nous tend les bras! Ensuite se sera Shanghai et l’Exposition Universelle, puis le Tibet en septembre. Bien sûr, ce ne sont que des projets. Et en voyage, les plans sont voués à être modifiés.

Des touristes? Oui, mais uniquement chinois.

Nous voilà bien isolés depuis notre arrivée dans la province de Mongolie Intérieure. Trois jours que nous nous sommes installés à Hailar, un village de 250’000 habitants (oui ici on dit village…). Comment vous expliquer notre isolement..? C’est simple, nous n’avons toujours pas croisé le moindre étranger dans la ville. Pas un seul! Alors on est un peu les stars. On nous prend en photo et il n’est pas rare de voir un objectif de caméra nous suivre. Quoi qu’il en soit, rien de gênant. On ne le dit peut-être pas assez sur le blog, mais les chinois sont vraiment sympas. On se comprend comme on peut, avec des signes, des dessins et quelques mots de mandarin. On trouve tout le temps une solution et ils sont toujours prêts à nous aider.

Hailar est la plus grande ville du nord de la Mongolie Intérieure. Ce qui est complétement fou, c’est de voir le développement de ce genre de ville. Des quartiers d’habitations gigantesques se construisent sur des kilomètres, desservis par d’immenses avenues dont certaines sont simplement construites en prévoyance des nouveaux blocs d’habitations!  La Chine ressemble en fait à un immense chantier. Autoroutes, habitations, stades, ici on construit sans compter et tout le temps.

Changement de climat.
La Mongolie chinoise est aussi l’occasion de respirer un peu. Nous avons enfin vu le ciel, ce qui n’est jamais arrivé à Pékin. Nos derniers jours dans la capitale chinoise ont été extrêmement chauds, humides, voire irrespirables. Le smog, dû à la pollution, rendait l’air suffoquant. En arrivant à Hailar, nous sommes passés de 35 degrés à 16. La journée il fait entre 20 et 25 degrés. Rien à voir avec la canicule qui sévit plus au sud.

Pas complétement typique.
A Hailar, il n’y a pas grand chose à faire. Nous avons toutefois visité le seul musée de la ville (très moderne) sur les Ewenki. Peuple de chasseurs éleveurs du nord de la Mongolie Intérieure, c’est un des rare à élever des rennes en Chine.
Ensuite, nous nous sommes rendus à la steppe de Jinzhanghan à 40 kilomètres. Les steppes mongoles sont en fait d’immenses préries légérement vallonnées. Il n’y a pas un arbre à l’horizon. Seuls quelques chèvres, vaches et chevaux galoppant, garnissent ces étendues infinies. Petit bémole, Jinzhanghan est en fait assez touristique. Ici les yourts ne sont pas franchement traditionnelles. On en voit bien au loin, mais nous nous attendions à quelque chose de plus « nature ». On a même eu le droit au débarquement en grandes pompes d’un ministre (ou d’une rock star, on n’a pas bien compris). Toutefois cela n’enlève rien à la beauté de ces paysages. Nous en voulons plus!

Aller encore plus loin…
Nous étions venus à Hailar pour voir le Naadam, fêtes traditionnelles mongoles. Malheureusement, nous avons été mal renseignés, les fêtes ici sont terminées. Cependant, nous avons rencontré par hasard Sodhnu, qui nous a indiqué qu’un Naadam se déroulera le 12 août dans une ville à 300 km d’ici – un détail après les 2000 km que nous avons parcourus en 30 heures de train. Résultat, nous prenons le train demain matin pour Manzhouli, à la frontière Russe. Depuis là, nous tenterons de nous aventurer un peu plus dans les steppes mongoles en attendant de pouvoir enfin aller au Naadam.

Notre dernière position

Différences auxquelles on s’habitue.

Se moucher non, cracher oui…
Lors du voyage en avion avec une compagnie chinoise, nous étions pratiquement les seuls occidentaux à bord. Les quelques dix heures de vol ont été l’occasion pour nous d’observer quelques habitudes chinoises, comme celle par exemple de manger régulièrement d’énormes morceaux de viande conservée sous vide. Si nous regardions attentivement ce qu’il se passait autour de nous, certains passagers faisaient de même. A chaque fois que je me mouchais, ce qui est arrivé à de nombreuses reprises, des regards un peu surpris se penchaient sur moi. Ce n’est que plus tard, à Pékin, que j’ai compris que se moucher en public ne se fait pas en Chine. Cependant, si l’envie de cracher par terre en pleine rue vous venait, n’hésitez pas. Ici, se racler le fond de la gorge bruyamment avant de cracher par terre se fait couramment. Un des chauffeurs de taxi qui nous a conduit a même ouvert sa portière pour cracher tout en roulant.

Si vous voulez passer, il va falloir pousser!
Dans l’avion qui nous emmenait à Pékin, nous avions déjà remarqué que les Chinois ne faisaient pas tant de manière lorsqu’ils bousculaient quelqu’un. Sur les sites touristiques non plus, les gens ne font pas vraiment attention aux autres. La première fois que nous avons nous-mêmes dû pousser était à la gare de Pékin. Nous avons eu la chance d’être accompagné par quelqu’un pour notre premier départ en train. C’était comme si j’avais à nouveau dix ans et que mes parents m’accompagnaient à la gare pour m’expliquer comment faire. A Beijing, vous êtes obligés de passer un point de contrôle où vous devez présenter votre billet pour accéder au quai. Là, dès que notre destination s’est affichée, tout le monde s’est précipité. Fabrice était un peu devant moi. La personne qui nous accompagnait me faisait signe de les rejoindre, mais j’étais poussée de tous les côtés. Voyant que personne ne se gênait, j’ai aussi tenté d’avancer, bousculant enfants, hommes, femmes et personnes âgées sans distinction. Le check une fois passé, la foule s’est naturellement calmée.

La file d’attente? Quelle file?

En Suisse, quelqu’un qui dépasse dans la file d’attente se fait assez rapidement remettre à sa place. Ici, cela ne dérange personne. Nous voyons régulièrement des personnes dépasser tout le monde, sans la moindre gêne. Heureusement, nous avons une année devant et avons donc le temps d’attendre. Aujourd’hui, à la gare d’Hailar, une dame du personnel ferroviaire, après avoir pris le temps de comprendre ce que nous désirions, a dépassé une queue d’une dizaine de personnes pour obtenir nos billets en trente secondes à peine. Parfois, dépasser tout le monde, ça a du bon!