Suku, artiste-peintre – Népal

Suku Gurung

Deux billes noires, un sourire jusqu’aux oreilles, une grande générosité et une voix qui vous inspire tout de suite le calme et la sérénité, le tout dans moins d’un mètre soixante. On pourrait résumer Suku ainsi, mais ça serait aller un peu vite.

Avant d’être népalais, il est avant tout gurung. Suku a grandi dans les montagnes, son village est à au moins deux jours de Katmandou et une partie de sa famille y vit encore. Il est descendu à la ville jeune et a eu un parcours un peu spécial. Son adolescence, il la passe en grande partie auprès d’un Lama dans un monastère, qui va lui enseigner l’art de la peinture, des mandalas et le bouddhisme. Après quelques années d’apprentissage, Suku a besoin de plus, il a envie d’aller à l’école. Il quitte donc son maître et commence une vie difficile. Il travaille la journée dans un hôtel (à l’époque, il gagne environ 800 roupies par mois, soit 12 CHF) et la nuit il étudie ses cours. Le rythme est infernal et il se décide quelques temps plus tard à reprendre la peinture des mandalas et fait également guide pour les touristes (avec qui il apprendra le français).

Aujourd’hui, à 31 ans, Suku vit de son art, mais ce n’est pas toujours évident. Les mandalas qu’il peint sont d’une extrême précision et doivent respecter un nombre incroyable de règles, mais il a bénéficié d’un apprentissage de premier ordre dans le domaine. Du coup, pas question pour lui de faire de concession sur la qualité de son travail, ce qui n’est pas le cas de tous les peintres de mandalas. Au début, il vendait ses œuvres dans les magasins de Thamel (quartier touristique de Katmandou), mais les marges des revendeurs étaient trop élevées et il ne s’en sortait pas. Aujourd’hui, il vend directement ses toiles à des étrangers et a déjà fait quelques expositions en France et en Corée du Sud, c’est beaucoup plus rentable pour lui. Il faut dire que la production d’une seule peinture lui prend environ deux semaines! Le procédé est long et complexe. Il fabrique lui même la toile sur laquelle il peint, car il est impossible de trouver de la bonne qualité sur le marché. Pour ça, il utilise de la peau de taureau, de la poudre blanche, de l’eau, un cailloux et beaucoup d’huile de coude pour arriver à un rectangle de tissu d’un blanc immaculé, digne de recevoir les futurs coups de pinceau. Puis vient une longue étape, où il dessine au crayon tous les motifs. Viennent ensuite les premières couches de couleurs, puis les détails plus fins. La dernière étape, consiste à appliquer de l’or (ou d’argent) sur la toile. Le métal précieux, c’est le Lama lui-même qui le lui fournit, car la préparation est spéciale et, là encore, respecte certains codes.

Le résultat est assez stupéfiant et d’une précision incroyable. Il y a plusieurs courants dans la peinture bouddhiste, mais Suku excelle dans celle dîtes du « Newar » – il ne se limite cependant pas uniquement aux mandalas et fait aussi des aquarelles.

Au-delà du peintre, Suku est également un chef de famille bienveillant. Difficile de décrire le nombre exacte de sœurs, frères, cousins, neveux et nièces qui vivent et gravitent autour du logement familial. Ce qui est sûr, c’est que la scolarisation des plus jeunes est pour lui une priorité, mais l’école coûte chère! Son frère Mani, guide de mon montagne, apprend en ce moment le français à l’Alliance Française de Katmandou, cela a également un coût et il ne suit les cours que quand il y a assez d’argent. Toutefois, Suku est content de pouvoir héberger tout le monde, personne ne manque de nourriture et ils ont enfin un appartement avec l’eau courante (quasiment un luxe dans une ville qui connaît de terribles problèmes d’eau et d’électricité). Dans le futur, il souhaite pouvoir refaire des expositions de son art en Europe. Mais les visas sont difficiles à obtenir pour les Népalais et les démarches administratives sont longues et leur issue incertaine. Il faut dire que le vieux continent est de nature méfiante, ce qui ne semble pas être le cas de Dubaï, qui accueille elle à bras ouverts, les nombreux Népalais qui se font exploiter sur les chantiers du Moyen-Orient… Mais ça, c’est une autre histoire…

Si vous le souhaitez, vous pouvez voir une partie de ses travaux sur son site internet : http://sukugurung.carbonmade.com

Au Népal, nous reviendrons!

Une vie citadine
A Katmandou, nous avons un peu nos habitudes, maintenant. Suku, notre ami népalais nous héberge à chacun de nos passages dans la capitale et cuisine même pour nous. Cette fois, c’est d’excellents momos (raviolis cuits à la vapeur) au buffalo accompagnés d’une délicieuses sauce tomate qu’il nous confectionne. Les vendeurs des petites épiceries alentours nous connaissent et aiment souvent discuter un peu avec nous. Ceux des magasins de sport de Thamel, le quartier touristique de la ville, nous ont d’ailleurs aussi repérés. Il faut dire qu’après tout ce que nous avions dû acheter pour notre trek dans les Annapurnas, ce n’est pas étonnant. Quant aux marchands de souvenirs, nous en choisissons un chez qui nous faisons pratiquement toutes nos emplettes. L’on y retrouve un peu l’impression du shopping à l’occidentale, puisque les prix sont affichés. Bon, au moment de payer, nous n’oublions tout de même pas de demander un petit discount – 10 à 15 % – immédiatement accordé. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un éléphant de cinq kilos est acheté! Pour les restaurants aussi, nous avons nos préférences. La Dolce Vita, par exemple, vous sert des pâtes au pesto frais aussi bonnes qu’en Italie et, chose importante pour nous, offre un bon réseau wi-fi. C’est d’ailleurs à cause de cela que nous devons nous rendre aussi souvent dans le quartier de Thamel un peu trop touristique à notre goût.

Les sites culturels, dont beaucoup sont au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, nous offrent de beaux moments de découvertes. A Durbare Square, l’endroit où les rois étaient couronnés et d’où ils gouvernaient, nous nous promenons dans une architecture encore jamais rencontrée jusque là. Aujourd’hui, si la grève nous le permet… nous profiterons de notre dernier jour pour passer un moment ombragé au Jardin des Rêves, puis des instants plus spirituels à Pashupinath et à Bodhnath. Alors que le premier est un haut lieu de l’hindouisme, le second est, lui, un des hauts lieux de la culture bouddhique tibétaine. Comme en Malaisie, ce qui est impressionnant au Népal, c’est la mixité!

L’attrait des montagnes
A Katmandou, nous passons donc de bons moments, mais lors de notre deuxième séjour, nous sentons rapidement le besoin de repartir dans les montagnes. Il faut dire que la chaleur et la pollution nous écrasent. Cette fois, nous n’avons qu’une dizaine de jours devant nous. Notre choix se porte rapidement sur la région du Langtang. Nous savons que le voyage en bus pour y arriver est chaotique, mais comme nous aimons les voyages en bus, cela ne nous arrête pas. Le trajet aller se passe sans encombre. Même ballotée dans tous les sens, je dors durant de longs moments. A midi, nous nous arrêtons pour le fameux Dal Bat dans une de ces cantines où les tenanciers sont, comme de coutume, si efficaces qu’il est possible de manger un plat chaud à volonté en quinze minutes (et pour 1 ϵuro chacun). Cela nous manquera! Tous les passagers du bus ne vivent pas la route aussi bien que nous… Juste après la pause de midi, dans un petit village, cinq enfants montent dans le véhicule. Après seulement quelques minutes, voyant qu’ils pâlissent, l’assistant du bus leur distribue de petits sachets en plastique. Oh la bonne idée: ils ne tardent pas à les remplir! Agenouillés sur le sol (comme d’habitude, il y a au moins trois fois plus de passagers que de sièges, donc certains se tiennent debout dans le couloir, s’asseyent sur les sacs de marchandises ou montent sur le toit), ils font vraiment pitié à voir. L’un deux, celui qui est juste à côté de nous, a particulièrement mauvaise mine. Il pleure, ne cesse de remplir des petits sacs plastiques et est donc tout sale. C’est l’occasion d’utiliser les petites lingettes rafraîchissantes que l’on transporte… Heureusement, après une heure de voyage, le calvaire se termine pour eux – ils sont arrivés à destination. Pour nous, le voyage aura duré un peu plus de neuf heures pour … roulement de tambours … 130 kilomètres!

Le trajet retour, lui, nous offre tout ce qu’un voyage en bus en Asie peut promettre. Comme d’habitude, le bus s’arrête à chaque fois que quelqu’un souhaite monter ou descendre. Le bus semble ne jamais manquer de place. Comme d’habitude, un dieu protège le véhicule et ses passagers. Pas besoin de freiner à la descente ou d’anticiper dans les contours donc. A tout cela, on y est maintenant habitués. Mais pour notre dernier voyage en bus, on ajoute un peu d’aventure. Après même pas deux heures de route, l’autobus ne parvient pas à passer une montée pourtant pas si raide. C’est que la pluie a fait bouger le terrain qui est devenu trop malléable. Après deux essais, des gens commencent à sortir du bus. Une corde est accrochée à l’avant du bus et les hommes commencent à tirer. Echec. On commence alors à poser des pierres et du gravier là où ça coince. Echec. Heureusement, personne ne vient en sens inverse. Un autre bus arrive derrière nous par contre. Une heure et demi après notre arrêt forcé, nous voyons enfin une solution radicale arriver: une pelleteuse. Mais, que se passe-t-il? Pourquoi arrête-t-il son moteur? Je suppose que des négociations ont dû commencer… Fab se renseigne et confirme mon hypothèse: le conducteur de l’engin demande 2’000 roupies (20 ϵuros) par bus pour les remorquer. Le chauffeur du bus refuse de payer: « Ton travail, c’est de construire et d’entretenir la route, alors fais-le! ». Trente minutes plus tard, nous sommes à nouveau en piste. Ouf, nous ne seront pas obligés de marcher deux jours pour aller prendre notre avion 😉

♪♪♪ Un km à pieds, ça use heu, ça use heu, un km à pieds, ça use heu les souliers ♪♪♪
Cette fois, nos chaussures sont vraiment foutues! Les miennes ont des trous sur le dessus et celles de Fab pratiquement plus de semelle (heureusement, on trouve de la super glue partout). Nous avons bien mal aux jambes – et même aux bras (les bâtons aident vraiment dans les montées). J’ai un peu souffert du mal des montagnes (maux de têtes et de ventre). Nous avons eu très froid et très chaud. MAIS, durant huit jours, nous nous sommes sentis si bien! Très rapidement, nous retrouvons notre rythme de trekking: lever vers 6h30, petit déjeuner, puis départ vers 8h. Trois ou quatre heures de marche le matin, une bonne soupe et des chapatis pour le lunch, puis à nouveau deux ou trois heures de marche l’après-midi: le pur bonheur. L’entraînement acquis aux Annapurnas nous profite. Alors, après deux jours (au lieu des trois conseillés), nous atteignons déjà Kyanjin Gompa (3800 m). Malheureusement, les nuages sont de la partie et nous n’avons aucune vue sur les montagnes alentours. Par moment, nous ne voyons même pas les maisons d’en face. Un jour de repos forcé s’impose donc à nous. Le lendemain matin, par contre, la chance nous sourit: le temps est clair et le panorama grandiose. Pour mieux l’admirer, nous montons au sommet du Kyanjin Ri (4700 m). Wouah!!

Alors que nous avions pensé retourner à Syarubesi (1470 m) – notre point de départ – pour reprendre le bus du retour, nous changeons quelque peu notre plan puisque la marche dans la vallée du Langtang s’est avérée plus facile que prévue. Nous choisissons de partir en direction du lac de Gosaikund. Excellente décision: nous traversons de jolis villages, de magnifiques cultures et atteignons finalement Laurebina Yak (3900 m) d’où la vue embrasse les sommets du Langtang, du Ganesh Himal, du Manasulu et de l’Annapurna! Wouah!! De là, il n’y a plus qu’à descendre (plus qu’à… ha ha ha…) jusqu’à Dunche (1950 m) où nous pouvons reprendre un bus pour Katmandou.

Comme lors du trek des Annapurnas, en plus des paysages, notre marche est enrichie par des rencontres. Il y a celles avec les autres marcheurs, toujours sympathiques, et celles avec les locaux. Notre rencontre avec deux femmes nous a particulièrement marqués. L’une tient un petit restaurant juste avant le village de Langtang. Lors de notre marche vers Kyanjin Gompa, elle nous fait promettre de nous arrêter chez elle, sur la route du retour, pour déguster un yak yoghurt, ce que nous faisons. Elle nous cuisine la meilleure sherpa stew soup (pommes de terres, carottes, chou et morceaux de pâtes de chapatis) que nous ayons dégustées et me montre comment faire les chapatis. La seconde, sa nièce, arrive de Katmandou pour passer des vacances dans son village d’origine. Il y a dix ans, vous auriez pu l’apercevoir dans le tea shop dont elle s’occupait seule. Aujourd’hui, âgée de vingt ans, elle a tout d’une citadine et préfère le style occidental: jeans, t-shirt et baskets. Elle ne revêt l’habit traditionnel que lors des festivals. Ongles longs et cheveux soyeux, elle est très soignée et a beaucoup de charme. Sa tante trouve cependant que ses cheveux sont trop courts. La coutume est de ne pas les couper. Son anglais est parfait, ce qui nous permet de partager une discussion des plus intéressantes. Par bribes, elle nous raconte sa vie. Lorsqu’elle avait dix ans, des trekkeurs étrangers lui proposent de la sponsoriser pour aller étudier à Katmandou. Grâce à eux, elle s’instruit durant quelques années, et entraîne même ses frères et soeurs (ils sont sept en tout) dans l’aventure. Aujourd’hui, elle ne va plus à l’école, mais s’occupe justement d’eux à Katmandou – leurs parents sont restés à la montagne. Elle prépare notamment leurs repas. Elle a donc demandé à ses « sponsors », comme elle les appelle, d’aider sa petite soeur, qui se débrouille plutôt bien. Accompagnée de son plus grand frère, elle espère bientôt pouvoir partir pour un séjour en Italie où elle pourra peut-être étudier l’architecture d’intérieur. Elle projette ensuite de revenir à Katmandou où elle pourra décorer l’appartement de riches Népalais. Il y en a de plus en plus.

Ce n’est qu’un au revoir
Oh oui, c’est sûr, au Népal, nous reviendrons. Avec de la famille ou des amis, nous reviendrons. Avec des idées de trekkings, nous reviendrons. Avec de beaux souvenirs dans la tête et le coeur, nous reviendrons!

19 jours FasoAnnapurnas!

Parfois, dans la vie, il nous semble qu’il faut se laisser guider par … le hasard, le destin ou on ne sait quel paramètre incontrôlable. Alors, n’ayant rien voulu forcer, lorsqu’à Kuala Lumpur on nous annonce qu’il est impossible d’obtenir un visa indien ici, nous décidons de changer les plans et de nous envoler pour le Népal où contre quelques dollars, on vous octroie un visa à l’arrivée. Nous l’avions déjà touché du bout des doigts lors de notre passage à la frontière du Tibet, mais à regrets nous n’avions pu la franchir puisque notre visa chinois était à entrée unique.

Dès notre arrivée, nous nous sentons à nouveau vivants et nos sens sont attirés de toutes parts: ça grouille de partout! A l’aéroport, nous sommes accueillis avec un collier de fleurs fraîches par Suku, un ami népalais de la famille, qui généreusement propose de nous héberger. Et pour notre premier repas, son frère nous cuisine le fameux Dal Bat (lentilles et riz) – un délice!

Bon, maintenant, il est temps de nous organiser. On va quand même aller marcher un peu non? Premièrement, il faut nous équiper, car les tongs, les paréos et les pantalons légers ne vont pas nous être d’une grande utilité maintenant… Heureusement, à Katmandou, les magasins d’équipements sportifs, ne manquent pas. En une journée, nous nous équipons donc entièrement: veste Gore-Tex, Windstopper, polaire, bonnet, gants, gourdes, pantalon de trekking et sac de couchage (le plus difficile à acheter, car pas bon marché – nous décidons finalement d’investir dans du -15°C). Et alors que nous pensions être bien équipés et avoir réfléchi à tout, à la lecture d’un blog, nous nous rendons compte qu’il pourrait peut-être faire plus froid que prévu. Alors en quinze minutes (nous avions ensuite rendez-vous pour manger), nous achetons encore des guêtres, des gants supplémentaires, un ensemble thermique et un thermos. Ouf – car nous utiliserons tout, excepté les guêtres. Quant au choix du trek, après quelques hésitations, nous décidons d’entreprendre le Tour des Annapurnas, une marche d’une vingtaine de jours pour laquelle un guide n’est pas nécessaire. Nous craignons que la saison – avril – ne soit pas la meilleure, que la marche soit un peu difficile tenant compte de notre manque d’entraînement, que les chemins soient bondés de hordes de touristes puisque c’est la deuxième région la plus fréquentée après celle de l’Everest, mais décidons tout de même de tenter l’expérience. Et nous avons bien fait! Pour une fois, nous avons décidé de vous faire partager notre journal de bord.

Jour 1: Besisahar – Bhulbhule
(20 avril 2011 – fab)

Nous partons de Katmandou en minibus à 8h. Notre ami Suku nous accompagne. Nous sommes partagés entre une certaine euphorie à l’idée de réussir notre pari et une légère anxiété due à l’inconnue des conditions météo et physiques qui sont les nôtres. Après sept heures de route et quelques accidents rencontrés (les routes au Népal sont pleines de danger!) nous arrivons à Besisahar relativement tard. Nous décidons tout de même de boucler les neuf premiers kilomètres le soir-même pour arriver à Bhulbhule. Voilà, nous y sommes, plus possible de faire marche arrière, nous bouclerons ce Tour des Annapurnas coûte que coûte!

Jour 2: Bhulbhule – Jagat
(21 avril 2011 – so)
Après un premier réveil à 5h30 à cause du bruit dans la lodge ainsi que dans la rue (une villageoise fait sa toilette au robinet d’eau qui se trouve sous notre fenêtre: au moins dix raclements de gorge accompagnés d’un crachat), notre réveil sonne à 7h15. La nuit a été moyenne… Prise d’une toux sévère, j’ai failli m’étrangler avec mon bonbon aux herbes, seul « médicament » qui nous accompagne. Lorsque nous descendons prendre notre petit déjeuner, la logeuse nous dit que nous avons fait un long somme: tous les autres marcheurs sont déjà partis. Fab stresse un peu – les prochains jours, nous nous lèverons plus tôt.

C’est tout motivés que nous prenons la route. Tout au long du chemin, nous rencontrons des villageois et échangeons parfois quelques mots ou un simple « Namaste ». Les tout jeunes écoliers, en uniforme – cravate (eh oui, même à la campagne!) nous marquent particulièrement; plus précisément deux fillettes de cinq ans environ qui courent vers nous. Nous nous arrêtons, pensant qu’elles nous demanderaient « pen or sweet » (stylo ou bonbon), mais non, elles nous tendent seulement leur parapluie qu’elles ne parviennent pas à ouvrir.

Après trois heures de marche, au point culminant de la journée, nous nous arrêtons pour une « vegetable noodle soup ». Puis un Mars, une micro sieste et ça repart! Le chemin descend, monte un peu ou est même parfois plat. Les paysages variés sont de toutes beautés. Nous avons de la chance avec la météo. Au loin, nous entendons l’orage, mais n’avons aucune pluie.

Les trente dernières minutes de cette journée de six heures de marche (sans les pauses) sont un peu difficiles: la fatigue commence à se faire sentir. Mais la douche froide de l’arrivée est revigorante. La soupe à la courge maison, le pain tibétain et l’Apple pie nous redonnent déjà quelques forces. Il nous en faudra!

Jour 3: Jagat – Dharapani
(22 avril 2011 – fab)

Nous entamons cette journée reposés et le ventre plein. Le programme est assez rude, surtout parce que nous avons décidé de dormir un village plus loin que ce qui est prévu par le programme classique des étapes. Le but : éviter une énorme journée au jour 4 en prenant environ 2h30 d’avance. Dès le premier quart d’heure, nous sommes déjà dans le « dur » et attaquons une raide montée. Nous plongeons ensuite littéralement jusqu’à la rivière dans le fond de la gorge, la traversons et commençons l’ascension de la grosse difficulté du jour. Une longue montée en escaliers, qui nous tire de grosses goûtes de sueur, mais qui ne semble poser aucun problème aux nombreuses mules bien chargées que nous croisons. Trois heures après notre départ, nous découvrons une splendide vallée, où une rivière aux reflets vert-gris, serpente aux milieu d’une immense plaine rocheuse. Nous voyons alors émerger dans le fond, la ville de Tal, parfait endroit pour la pause de midi. Les deux heures de marche de l’après-midi ne sont qu’une formalité et la pluie fine qui s’installe ne pourra rien faire contre notre motivation gonflée à bloc!

Jour 4: Dharapani – Chame
(23 avril 2011 – fab)
C’est bon, on est dans le rythme! Bon évidemment, les courbatures sont là, les sacs semblent peser plus lourds, mais le moral est bon et le trajet est magnifique! Pourtant, deux bonnes heures de montée ce matin ont failli nous couper les jambes – il faut dire que nous ne sommes jamais très chauds le matin. A 11 h, nous arrivons au bout de notre effort de la journée… Le reste passera comme une lettre à la poste. La pause de midi, près de Thanchowk, nous offre quelques beaux rayons de soleil dans un lieu qui transpire le calme et la sérénité. En fin d’après-midi, nous découvrons pour la première fois l’un des hauts sommets des Annapurnas (Annapurna II) qui se dresse majestueusement de ses 7’937 mètres devant nous, magique! Le soir, nous retrouvons deux Israéliens avec qui nous avions déjà partagé une soirée… Oups, 19h30, il et l’heure d’aller se coucher, demain, on remet ça!

Jour 5: Chame – Ghyaru
(24 avril 2011 – so)

A l’heure où j’écris – 19h30 – je suis déjà dans mon sac de couchage avec de nombreuses couches… Je ne tremble plus depuis quelques minutes seulement. La « douche chaude » au baquet nous a décrassés, mais pas réchauffés. Il faut dire que nous passons notre première nuit à plus de 3000 m d’altitude. Nous étions censés passer la nuit à Pisang, mais comme nous y sommes arrivés vers 13h30, nous étions motivés à continuer. Du coup, nous avons emprunté le chemin qui monte à Ghyaru. Après un magnifique sentier en forêt et un passage inattendu près d’un petit lac, nous traversons un énième pont suspendu. Là, un chemin en zigzag très pentu nous fait grimper de 400 m de dénivellation. Notre souffle se fait court, non seulement à cause de l’altitude et de l’effort, mais aussi à cause de la beauté des paysages. Les montagnes qui nous entourent sont si impressionnantes!

Arrivés au village, nous sommes heureux et fiers de notre journée de marche – environ sept heures. Et tout ce qui a été monté ne sera pas à l’être demain! En tout cas, nous ne regrettons pas d’avoir choisi le « chemin du haut » plutôt que le « chemin du bas » pourtant plus facile et plus rapide de deux heures.

Jour 6: Ghyaru – Manang
(25 avril 2011 – fd)
La journée a commencé sur un panorama ahurissant! Perchée à 3’700 mètres, la nuit a été froide, mais le spectacle qui s’offre à nous suffi à nous réchauffer. Nous débutons notre marche relativement tard, suite à de nombreuses rencontres matinales avec d’autres trekkeurs. Depuis 6 jours, nous commençons à connaître les autres marcheurs que nous croisons parfois plusieurs fois dans la journée. Il fait grand beau et les montagnes nous offrent un tel spectacle, que nous nous arrêtons beaucoup plus qu’à l’accoutumée pour les contempler. La journée est facile et nous arrivons sans mal et accompagné de « Pot de Colle » à Manang. Demain, ça sera jour de repos avant d’attaquer le col du Thorung et ses 5’416 mètres.

Pour la petite histoire, « Pot de Colle » est un chien un peu bizarre, qui a pris l’habitude de suivre les trekkeurs depuis quelques jours. Aujourd’hui, il a décidé de nous accompagner. Le bougre, réussira même l’exploit de passer le Thorung La le même jour que nous et continuera sa course folle dans la vallée de Jomson… Sacré « Pot de Colle »!

Jour 7: Acclimatation à Manang
(26 avril 2011 – so)
Il est vivement conseillé, à tous les trekkeurs de l’Annapurna, de rester une journée à Manang afin de s’acclimater. C’est donc une journée de repos qui vient de se dérouler. Ce matin, c’était grasse mat’ jusqu’à 7h30 – horloge biologique maintenant bien réglée au rythme matinal du marcheur. Avant le petit déj’, une séance de lessive s’impose. Mmm, maintenant tout sent bon la pêche! Après un peu de lecture et une sieste (même pour Fab), l’heure du repas de midi est déjà là. Quel plaisir de se trouver dans le village des « bakery »: cakes aux carottes et au chocolat satisfont nos papilles. Pour digérer, nous optons pour une petite balade de quinze minutes qui devrait nous mener à un lac. En réalité, elle se transforme en une mini ascension d’une heure environ jusqu’à un sommet d’où la vue sur Manang, sur le lac et les montagnes alentours est vraiment belle.

Après une douche presque chaude (enfin… accroupis sous le robinet…), à 17h, c’est au cinéma que nous nous rendons. Installés près du poêle à bois, nous admirons les paysages de « 7 ans au Tibet ». Que de beaux souvenirs! Oh, quelqu’un a mis pause… C’est qu’ici, ils savent traiter leurs clients: tasse de thé brûlant et sachet de pop-corn pour tout le monde. Et inclus dans le prix du billet – un peu plus de 3 CHF quand même 😉

Oups, il est déjà 21h30. Nous avons beaucoup parlé avec Michaela et Ruby nos amis israéliens et avons refait le monde. Il est donc temps d’éteindre la frontale.

Jour 8: Manang – Yak Kharka
(27 avril 2011 – fab)
Nous sommes enfin dans l’ascension du Thorung La. La journée a été facile: trois heures de marche depuis Manang sur une pente relativement faible et toujours un panorama extraordinaire. Nous sommes maintenant à 4’000 mètres et nous nous sentons bien. Nous buvons énormément d’eau et de thé. Tout le monde est dans l’attente et tout est réuni pour que ce soit un succès. La météo est excellente, malgré un ciel couvert l’après-midi. Demain encore, une petite étape nous attend et ça sera enfin le moment de vérité. En attendant, on joue aux cartes, on fait connaissance avec d’autres trekkeurs et on se repose. Ce soir, douche dans la chambre avec un saut d’eau chaude, le luxe!

Jour 9: Yak Kharka – Thorung Phedi
(28 avril 2011 – fab)

Nous n’avons dû gravir que 400 mètres de dénivellation pour atteindre Thorung Phedi (4’450 m.) qui est le plus haut point où nous dormirons. Cette petite étape, pour cause d’acclimatation, nous a quand même donné quelques sueurs froides… Au passage d’un cône de déjection, nous entendons quelques cailloux qui fusent. L’un deux vient me frapper sur le côté où, heureusement, la ceinture de mon sac me protège. Vite, dégageons en vitesse de ce traquenard!

Dans la lodge, nous nous reposons. Demain, c’est le grand jour! Une énorme étape qui nous oblige à partir tôt pour passer le col. Nous sommes excités, surtout que le temps ce matin était extraordinaire, sans un seul nuage. Ce soir, le ciel est clair et si nous avons de la chance, demain restera gravé dans nos mémoires!

Jour 10: Thorung Phedi – Muktinath
(29 avril 2011 – so)

Le jour si attendu est enfin là – celui du passage du col du Thorung, haut de 5416m. Tous les trekkeurs parlent de cette journée depuis plusieurs jours, car elle est longue et plutôt ardue. Toujours chanceux, toutes les conditions sont réunies pour nous permettre d’atteindre l’objectif. Après un petit déj’ vers 4h du matin, nous commençons l’ascension des 1000 mètres de dénivellation vers 5h. Nous n’utilisons notre lampe frontale que quelques minutes puisque la nuit fait gentiment place au jour. Le temps est si clair qu’après les étoiles et la lune, nous avons droit à des couleurs rose-orange sur les sommets des montagnes alentours. Après cinquante minutes plutôt raides, nous nous arrêtons quelques instants au High Camp pour une tasse de thé chaud. Vers 6h, nous reprenons le chemin souvent enneigé et le soleil commence à nous réchauffer. Nous nous arrêtons souvent quelques minutes pour reprendre notre souffle ainsi que pour admirer le panorama. A 8h45, nous sommes enfin au col. Nous avons plutôt bien marché puisque les guides annoncent entre quatre et six heures de marche pour cette étape. Au col, nous avons le plaisir de partager notre joie avec nos amis Michaela & Ruby et Katie & Brett que nous côtoyons depuis quelques jours. A 9h15, nous entamons la descente vers Muktinath. La première heure est vraiment facile, car nous n’avons plus le souffle coupé. Les deux heures suivantes, par contre, sont plus pénibles, car vraiment raides. De plus, je suis prise d’un mal de tête assez fort (en discutant avec d’autres personnes, je me rends compte que je ne suis pas la seule – les maux de têtes peuvent survenir lors de la descente). Mais le paysage est tellement beau que nous achevons cette longue journée de marche (huit heures sans les pauses) heureux et reconnaissants envers la météo. Lors de la dernière heure de marche presque à plat qui mène à Muktinath, nous avons même la chance d’apercevoir le Dhaulagiri (8167m) et un des Annapuras dans leur totalité! Et pour couronner le tout, c’est une excellente douche chaude (la première depuis neuf jours!) et un « apple crumble » qui nous attendent à notre arrivée vers 14h30.

Jour 11, 12 et 13: Muktinath – Kagbeni – Marpha – Lete
(2 mai 2011– fab)

Après le passage du col, nous pensions que le plus dur était derrière nous. En réalité, nous sommes relativement fatigués et nos quatre à six heures quotidiennes ne sont plus aussi faciles qu’au début de notre aventure. Depuis Muktinath, nous faisons la connaissance d’un nouveau compagnon : le vent! Chaque jour, à partir de 11h, il ne manque jamais au rendez-vous et souffle fort dans toute la vallée, rendant notre effort pénible, d’autant plus que nous marchons face à lui. L’autre phénomène, c’est la route… Beaucoup de trekkeurs, le Thorung La à peine franchi, décident de prendre un bus ou un 4×4 pour éviter la longue descente de plusieurs jours jusqu’à Tatopani. A notre avis, c’est une erreur! La plupart du temps, nous empruntons d’autres chemins et évitons ainsi la poussière et les gaz d’échappement des véhicules. D’autre part, il est agréable de découvrir le changement de paysage à la vitesse du pas. Et puis, notre orgueil nous donne de l’entrain. Nous avons dévidé de marcher jusqu’au bout de ce Tour des Annapurnas, nous le ferons!

Jour 14: Lete – Dana
(3 mai 2011 – fab)

Nous nous réveillons avec un vent extrêmement violent. Le ciel est bien dégagé, seul quelques nuages nous empêchent de voir la pointe du Daulagiri. Dès 8h, le vent se calme franchement et nous commençons une longue descente. A 15h, nous traversons le village de Dana et, vu les nuages menaçants, décidons d’y trouver une guesthouse. Dilu, la patronne de la Kabin Lodge, nous accueille avec un grand sourire. S’en suit une tasse de thé dans le jardin, le meilleur Dal Bat du Népal et une longue conversation avec cette femme qui inspire le respect. Un vendeur de montres passe, une négociation est en cours, les oiseaux chantent, nous sommes les seuls clients dans ce havre de paix. Voilà les moments que nous aimons tant et qui nous manquerons beaucoup dans trois mois.

Jour 15: Dana – Sikha
(4 mai 2011 – so)

Entre Dana et Tatopani, nous suivons les conseils de notre hôte et empruntons le sentier en hauteur parallèle à la grande route. Apparemment, les locaux ne voient pas beaucoup de touristes par ici. Les tout jeunes enfants ont un peu peur de nous et les plus grands qui se rendent à l’école ne nous demandent ni « school pen » ni « sweet », mais nous accueillent d’un enthousiaste « Namaste », comme les villageois d’ailleurs. Une dame nous interpelle vivement, au début de notre marche vers le premier village en nous disant que pour aller à Tatopani, il faut prendre la route du bas! Mais nous résistons, même s’il faut monter et redescendre ensuite. La vue depuis le chemin à flanc de coteaux est tellement belle que le mini effort supplémentaire vaut largement la peine! En reprenant sa route, la dame, en rigolant, semble s’exclamer: « Franchement, ces touristes, ils sont vraiment bizarres… Ils marchent vraiment pour marcher… ». Nous, nous sommes ravis de pouvoir autant que possible, emprunter les jolis sentiers plutôt que la route des Jeep.

Arrivés à Tatopani, installés dans un joli jardin ombragé, nous nous laissons tentés par une moussaka. Erreurs de débutants: entre la chaleur et la montée de 800m qui suit, nous ne digérons pas. Tout de même, nous grimpons à notre rythme. A 17h, vraiment fatigués, nous déposons nos sacs dans une lodge à la sortie de Sikha. Et alors qu’il tonne depuis une heure au moins, à 17h03, il pleut à verse. Bonne étoile, quand tu nous protèges!

Jour 16 et 17 : Sikha – Ghorepani et jour de repos à Ghorepani
(5 et 6 mai – so)

Entre Sikha et Ghorepani, le chemin ne cesse de monter. Peut-être est-ce à cause de la fatigue accumulée depuis quinze jours … nous arrivons à Ghorepani exténués. Nos muscles nous font mal de partout. Nous nous arrêtons pour le repas de midi dans une des premières lodges du village. Finalement, nous y sentant bien, nous y passons deux nuits. Il faut dire que les propriétaires sont vraiment gentils, que la nourriture est bonne, que l’eau chaude est toujours disponible (vive le gaz) et que pour couronner le tout, depuis la fenêtre de notre chambre, nous avons une vue directe sur Annapurna Sud. Une journée entière de repos nous fait le plus grand bien. Elle passe extrêmement vite puisque nous avons quelques bonnes lectures qui nous accompagnent. Entre le récit de Herzog sur la première ascension d’un 8000m – l’Annapurna, les souvenirs d’un hippie français au Népal et l’histoire de l’indépendance de l’Inde, nous avons le choix!

Jour 18: Ghorepani – Tikhedhunga
(7 mai 2011 – so)

Les nuages, depuis quelques jours, font malheureusement leur apparition. Dommage, car la vue que l’on peut avoir depuis Poonhill est incroyable – en témoigne la peinture placée au sommet de cette colline… Personnellement, nous n’avons pas la chance d’apercevoir le panorama impressionnant comprenant notamment le Daulaghiri et deux sommets des Annapurnas. Ce n’est finalement pas un drame, puisque nous avons déjà eu la chance d’observer ces quelques sommets depuis d’autres points de vue.

Bon, allez, il est temps de quitter Ghorepani! C’est tout motivés et reposés que nous reprenons notre chemin. Il faut dire qu’il ne nous reste plus qu’à descendre. Facile, non? Et bien, en fait, pas tant qu’ça… Côté souffle, c’est vrai que c’est agréable – on peut à nouveau discuter. Côté musculature, par contre, on découvre de petits muscles oubliés depuis un moment. Et cette descente demande beaucoup de concentration, puisqu’elle est essentiellement constituée de marches (même configuration que la montée des jours précédents).

Désirant prolonger aussi longtemps que possible notre séjour dans la nature, nous décidons de nous arrêter, pour une dernière nuit, à Tikhedhunga.

Jour 19: Tikhedhunga – Naya Pul
(8 mai 2011 – so)
C’est le coeur un peu serré que nous entamons notre dernier jour de marche. Mais le temps est magnifique, les oiseaux sifflotent et les paysages toujours aussi envoûtants. Aujourd’hui, nous ne faisons que de descendre durant quelque trois heures. Nous croisons pas mal de groupes de touristes qui font une petite boucle de cinq six jours dans les alentours.

Arrivés à Naya Pul, nous sommes heureux d’avoir terminé et surtout réussi notre entreprise, mais un peu moroses de retrouver la « civilisation ». Voitures, bus, taxis, bruits, moqueries de certains jeunes, agressivité de certains chauffeurs de taxi… Si c’est cela la « civilisation », nous avons bien raison de la quitter de temps en temps! Mais qui dit civilisation dit aussi population plus grande et donc touristes. Et qui dit touristes dit spécialités importées juste pour eux… Ce qui parfois a du bon: à Pokara, c’est avec une délicieuse salade, une succulente pizza (merci le Café Concerto) et un verre de vin rouge que nous fêtons notre trek!

Vous avez envie de vous lancer dans le Tour de Annapurnas, voici quelques conseils

  • Partez légers! Attention, pas sous-équipés… Il est inutile de porter de la nourriture (excepté une barre chocolatée peut-être nécessaire dans une montée…) puisque les menus des lodges sont bien fournis et les repas la plupart du temps excellents. Quant à l’eau, emportez une gourde (un litre par personne est suffisant) que vous pourrez remplir dans les « Safe drinking stations » – un programme d’eau potable mis en place par la Nouvelle-Zélande. Munissez vous aussi de quelques pastilles purifiantes pour les fois où vous remplirez votre gourde au robinet.
  • A la fin de la journée, immédiatement après avoir choisi une chambre, courrez sous la douche. Si elle est froide, mieux vaut être encore un peu chaud… et si par chance elle est chaude (cherchez les panneaux solaires), il n’y en a pas des milliers de litres.
  • Adoptez un rythme matinal. Plus tôt on part, plus tôt on arrive. Et premier arrivé, premier servi.
  • Lorsque vous êtes à Lower Pisang (autour du jour 5), faites l’effort de traverser le pont et de prendre le chemin qui passe par Ghyaru (pas nécessaire de passer par Upper Pisang d’abord). La montée de 45 minutes – 1 heure avant Ghyaru est certes assez pénible, mais le chemin à flanc de coteau qui suit est de toute beauté et offre une vue incroyable sur les montagnes.
  • La route qui mène de Muktinath à Jomsom nous a semblé long et pas franchement sympa, car on ne peut pas vraiment échapper à la grande route et donc aux Jeep et à leur poussière. Cependant, le chemin de Jomsom à Tatopani que la plupart des marcheurs fait maintenant en bus, nous a beaucoup plu, puisque nous avons assez souvent pu emprunter de petits sentiers et nous arrêter dans de jolis villages (Marpha notamment). A noter que de nouveaux petits chemins devraient être indiqués pour encourager les trekkeurs à poursuivre leur route à pieds. Alors plus de raison de monter dans un véhicule!
  • Quant au choix de la saison, tous les guides annoncent septembre à novembre comme mois idéaux. Résultat: les chemins doivent être bondés, de même que les lodges (quand on voit le nombre qu’il y en a, cela fait presque peur). Avril, selon notre expérience, était un excellent mois: visibilité parfaite et peu de monde. Nous avons très souvent marché seuls (sans voir personne ni devant ni derrière) et donc toujours trouvé de la place dans les lodges.