Lost

  • T’as démarré la génératrice?!
  • Oui, c’est bon, on a quelques minutes devant nous.

Sommes perdus sur une petite île thaïlandaise nommée Ko Chang – Ranong (pas la grande!) STOP

Électricité dispo uniquement entre 18 et 22h (quand tout va bien) STOP

Dolce farniente et châteaux de sable STOP

Température agréable (34°C) STOP

Bouffe trop bonne STOP

Que du bonheur!!! STOP

Rex, associate product manager – Hong Kong

Rex - portrait.

Hong Kong est une ville à part, un de ces endroits qui ne laisse pas indifférent. On y trouve une énergie, une mixité, un style bien particulier et assez unique qui va à merveille avec son statut d’île… Et vous comprendrez que ces particularités pourraient sans problème s’appliquer à Rex, car il a de nombreuses similitudes avec la ville où il a grandi.

Rex, 25 ans, travail trop! C’est lui qui le dit… 9h à 21h, voire régulièrement 23 heures, une heure de pause à midi (qu’il ne prend pas vraiment) c’est le rythme quotidien du jeune homme dans la division marketing de L’Oréal. Heureusement, interdiction pour lui de mettre les pieds à son bureau le week-end! Seulement dix jours de vacances par année… Tout ça n’a pourtant rien d’extraordinaire à Hong Kong. Pour vivre ici, il ne faut pas s’endormir. Certes, le niveau de vie est bien plus élevé que chez le voisin chinois, mais tout cela a un prix.

Aujourd’hui, malgré son salaire relativement bon (environ 12’000 HK$ par mois), Rex habite toujours chez ses parents et participe aux frais familiaux, ce qui représente un tiers de son salaire. Cette situation est fréquente pour les Hong Kongais, nous dit-il, car le prix des logement et un vrai problème. A moins de gagner très bien sa vie ou d’avoir assez d’économies, avoir son propre appartement est un luxe qu’il ne peut pas se permettre pour l’instant. D’ailleurs, à choisir, il préfère utiliser son argent pour voyager. Découvrir le monde est une vraie motivation pour lui. Il a déjà eu la chance d’aller en Suède, où il y est resté six mois pour ses études et en garde un très bon souvenir. Mais bien d’autres pays l’intéressent.

De parents chinois, nous l’interrogeons naturellement sur ses origines. Se sent-il libre de parler de la politique du gouvernement chinois? Sa réponse et sans équivoque : « 1000%! » Pour lui, c’est une évidence : être né à Hong Kong est une véritable chance! La liberté que connaissent les gens nés ici est sans commune mesure en comparaison de la Chine et ils se battent pour la garder. Il est en tout point à l’encontre de ce que fait le gouvernement chinois, mais nous dit avoir un grand respect et une admiration de la culture chinoise.

Quand nous l’interrogeons sur sa connaissance des nouvelles internationales, il s’exclame: « C’est la première chose que je lis en ouvrant le journal le matin ». Il a la chance d’avoir accès à des médias sérieux. Un sujet qui fâche? « Je ne comprends pas toujours la position des États-Unis et du Japon envers la Chine… Peut-être est-ce de la jalousie envers notre économie ».

Enfin, nous lui demandons comment il envisage son avenir. Rex se voit bien marié et avec des enfants… mais pas avant 35 ans! Auparavant, il doit économiser s’il souhaite pouvoir s’acheter une maison ou un appartement et s’occuper correctement de sa femme. Vivre en Europe? « Pourquoi pas ».

Rex & Beny

Nous tenons encore à remercier Rex pour son incroyable enthousiasme à répondre à notre petite interview, ainsi que Beny qui y a également participé et appuyé la plupart des réponses de son ami.

Hong Kong – appréciée, mais pas tout de suite.

Il nous avait été conseillé, afin d’obtenir notre visa chinois, de réserver un vol prouvant notre sortie du territoire. Nous avions donc réservé un vol Hong-Kong – Bangkok pour le 17 novembre, mais n’étions pas sûr de l’utiliser. Finalement, c’est bien en rejoignant Hong Kong que nous avons définitivement quitté la Chine. Même si Hong Kong fait, en quelque sorte, partie de la Chine, la monnaie y est différente et une fois la frontière passée, il est impossible de faire marche arrière.

Les premiers sentiments ne sont pas toujours les bons
Nos premières impressions ne sont pas des meilleures… Les premiers contacts que nous avons sont peu sympathiques, les prix sont plus proches de ceux pratiqués en Europe et les hôtels à petit budget pas franchement attirants. Si nous devions prendre notre avion le jour-même, voilà les seules choses que nous retiendrions de Hong Kong. Heureusement, nous y passons quatre jours, ce qui nous permet de modifier notre appréciation finale.

Au premier abord, Hong Kong ne semble être qu’une très grande ville tout ce qu’il y a de plus moderne. On peut par exemple se déplacer très facilement en métro ou utiliser sa carte de crédit dans l’un des nombreux centres commerciaux. Enfin pas dans n’importe lequel… Nous n’avons jamais vu autant de magasins de luxe. Connaissez-vous Prada, Vuitton, Gucci, Rolex, Mont-Blanc, Chanel, Audemars-Piguet? A Hong Kong, ils sont partout! Et pas qu’une fois! Le marché haut de gamme doit donc avoir une clientèle plutôt importante. Les fast-food bordent aussi très souvent les trottoirs. Un petit creux? Mc Do est là, tous les 500 mètres, pour vous servir. Plutôt soif? Alors allez chez Starbucks, vous en trouverez tous les 200 mètres! Au début, cette abondance de luxe et de mondialisation nous a fortement dérangés, certainement à cause du fort contraste d’avec la Chine, puis nous nous y sommes habitués. Nous avons alors découvert de nombreux attraits offerts par ces îles. La nuit, par exemple, la vue sur les buildings éclairés est incroyable; d’autant plus depuis le site de la Fête de la Bière 😉 Les parcs sont de sympathiques lieux pour un petit déjeuner. Les déplacements en ferry sont des plus appréciables et permettent de se rendre dans des pittoresques villages de pêcheurs. Finalement, quatre jours n’auront pas été suffisants pour découvrir toutes les ressources de Hong Kong. Nous aurions pu faire de nombreuses randonnées, prendre un ou deux télécabines, faire du surf depuis l’une des belles plages, ou même passer une journée à Disneyland. Une prochaine fois, peut-être…

Quatre mois en Chine

Vous aurez peut-être remarqué que les différents articles ne sont pas écrits de la même manière. C’est qu’ils sont parfois écrits par « elle » et d’autres par « lui ». Car écrire à quatre mains, ils ont essayé, mais ça n’a pas fonctionné…

Pour marquer la fin d’un voyage de quatre mois en Chine, tous les deux avait tant à dire, qu’ils ont décidé d’écrire chacun un article, mais sans se concerter.

La Chine vue par Sophie
Le 20 juillet dernier, accompagnée de mon cher et tendre, je montai dans mon premier avion en direction de l’Asie. Première destination, la Chine. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. On m’avait seulement dit qu’à Pékin, en juillet, il ferait extrêmement chaud et humide, que les Chinois crachaient beaucoup et que les toilettes publiques, si sales, étaient à éviter. Moyennement réjouissant tout cela, non? Moi, je me demandais avant tout comment nous nous débrouillerions avec cette langue qui n’a rien de commun avec celles que nous connaissons. Aujourd’hui, après quelque quatre mois de voyage dans cette République populaire, j’y vois nettement plus clair.

La Chine est immense! Cela, pratiquement tout le monde le sait. Même en quatre mois, nous n’avons pu nous rendre dans toutes les régions. Comme nous voulions prendre notre temps, nous avons dû faire des choix. Nous n’avons pas visité la côte est et la région de Shanghai, ni l’extrême Ouest et ses Ouïghours. Mais un jour, c’est sûr, nous nous y arrêterons, parce que la Chine, nous avons adoré! Oui, c’est vrai, très souvent, les gens crachent après s’être profondément raclé la gorge (d’ailleurs, les premiers temps, c’est plutôt choquant). Oui, la majorité des toilettes publiques sont vraiment sales (immonde même, en fait). Oui, la cigarette est encore partout et peut s’avérer gênante, surtout durant de longs trajets en bus. Mais ce n’est pas ces quelques aspects négatifs que je retiendrai de la Chine. La Chine, d’après plusieurs points de vue, culturel, humain, ou culinaire notamment, s’avère extrêmement riche. La Grande Muraille, le Monastère suspendu et les Bouddhas des grottes de Datong, l’armée de terre cuite de Xi’an et les monastères tibétains, par exemple, resteront de magnifiques souvenirs. Les sites naturels de toute beauté ne manquent pas non plus: les steppes de Mongolie Intérieure, les montagnes du Wutai Shan ou du Hua Shan, les lacs et les montagnes du Tibet, les forêts et eaux turquoises de la région de Jiuzhaigou , la Gorge du Saut du tigre ou encore les pics karstiques du Yunnan nous ont offerts des paysages grandioses. Humainement, nous avons eu affaire à des gens souvent rudes au premier à bord, mais très souvent prêts à nous aider en nous renseignant ou nous guidant par exemple. Régulièrement, nous avons été frustrés de ne pouvoir communiquer avec les locaux. Questionner les gens sur leur vie quotidienne, leurs idées ou leurs sentiments s’avère impossible tant qu’aucune langue n’est commune. Par chance, plus nous nous sommes approchés du sud du pays, plus nous avons rencontré des gens parlant anglais. Discuter avec eux nous a permis de comprendre un peu mieux leur état d’esprit. Je n’oublierai pas les paroles de cette jeune mariée de retour de lune de miel du Tibet qui disait que vivre en Europe devait être tellement plus facile. En Chine, disait-elle, il y a tellement de monde, qu’il faut se battre pour tout. Étudier, par exemple, ou savoir parler l’anglais, n’est même pas une garantie d’un bon avenir, car il y a tant de monde sur le marché du travail que décrocher un job n’est pas une mince affaire. Je n’oublierai pas non plus les mots échangés avec certains Tibétains. Si ces temps, dans les journaux occidentaux, on ne parle plus beaucoup de ce qu’il se passe dans leur région, cela ne veut pas dire que dans les années 2000 leur situation ait évolué dans le bon sens. Peut-être ont-ils un meilleur accès aux soins ou à l’éducation et qu’ils ne vivent pas si mal grâce au tourisme, mais ils ne sont pas libres. Pas libres de se déplacer à leur guise, pas libres d’adorer leur chef spirituel, pas libres de parler de politique. Je repenserai aussi aux discussions sur la nourriture. Les Chinois se sont souvent montrés surpris lorsque nous grignotions des carottes crues…

  • Comme des lapins?!
  • Oui, c’est trop bon. Cela peut vous sembler bizarre, mais vos pattes de poulet nous font le même effet… Nous adorons vraiment la cuisine chinoise si variée, mais vraiment, nous ne désirons pas goûter à ces pattes. Et à ce propos, mangez-vous des chiens?
  • Quoi?! Mais non, les chiens sont les amis de l’homme!

Alors malgré ce que l’on pense parfois en Europe, la plupart des Chinois ne mangent pas de chien. En tout cas, en quatre mois de voyage, nous n’en avons jamais vu dans des assiettes… Pourtant, si l’on regarde certains reportages télévisés, l’on pourrait croire que manger du chien est monnaie courante. Un reportage de TF1, notamment, montrant l’horreur des enfants enlevés en Chine (un chaque minute), laisse entendre que les Chinois mangent du chien, cherchent à tout prix à avoir un fils et n’aiment donc pas les petites filles – et ce en quelques minutes seulement. Alors oui, ce sont des réalités, mais valables uniquement dans certaines régions! D’ailleurs, nous avons été fortement surpris d’être autorisés à voir un tel reportage sur Internet depuis la Chine, car la toile est extrêmement contrôlée. L’accès à Facebook ou Youtube est par exemple impossible, à cause de la censure gouvernementale. De même que les statistiques ou sources historiques sont restées cachées jusqu’à il y a peu, aujourd’hui, l’information est fortement orientée par les autorités. Séjourner dans un pays avec un tel contrôle pour nous qui sommes si libres de pensées a souvent été étrange, notamment lorsqu’il s’agissait de regarder les nouvelles télévisées en anglais. A notre retour, nous n’apprécierons donc qu’encore plus notre droit de vote! Mais le retour n’est pas pour tout de suite. Nous avons encore tant de cultures et de sites naturels ou culturels à découvrir que nous allons poursuivre notre route avec la plus grande des attentions.

La Chine vue par Fabrice
Je n’aime pas vraiment faire de bilan en matière de voyage… Cela consisterait à peser le pour et le contre de nos expériences, d’en sortir un résultat selon la quantité positives ou négatives de celles-ci pour enfin définir un : j’aime ce pays ou je n’aime pas ce pays.

La Chine a tellement de facettes, qu’on ne peut pas s’essayer à ce genre d’équation. J’ai le sentiment aujourd’hui, qu’il faut surtout passer par-dessus les images que l’on a de la politique chinoise et se laisser porter par sa culture.

S’il y a une image que je devrais retenir, alors ça serait celle de ces milliers de personnes qui se regroupent tous les jours, matin et soir, dans les parcs, pour y pratiquer toutes sortes de danses, de musiques ou de jeux. Car c’est bien là le moteur de la culture chinoise : vivre ensemble. C’est un raccourci, je l’admets. Il ne faut pas se voiler la face, il y a aussi de fortes tensions entre les différentes ethnies du pays. En attendant, la danse dans les parcs leur est commun à tous. Le risque aujourd’hui pour les Chinois, c’est sans aucun doute le glissement vers une société de plus en plus capitalise et individualiste, qui s’attaque au cœur même de cette culture.

Et puis il y a les Chinois! Fiers, serviables, souriants, bruyants, actifs, pas discrets, incompréhensibles, drôles. Nous pouvons compter sur les doigts d’une main le nombre de « conflits » que nous avons eu avec eux. En quatre mois, reconnaissez que ça ne fait pas grand chose. Et là encore, je ne m’y attendais pas. « Voyager en Chine, c’est compliqué » nous a-t-on répété avant notre départ… Avis au voyageur : voyager en Chine, il n’y a rien de plus simple! Il y a toujours quelqu’un pour vous aider, même s’il ne parle pas un mot d’une langue que vous connaissez. En plus, pas d’entourloupe! Les Chinois sont fiers, ne vous l’avais-je pas déjà dit?! Vous arriverez toujours à bon port, quoi qu’il en soit.

Finalement, c’est ça que je retiendrai de ce périples chinois… Les gens, et eux m’ont conquis.

J’ai aussi envie de vous parler du Tibet. De sa beauté, de Lhassa et son ambiance si spéciale, de ses habitants et de la situation inadmissible dans laquelle ils vivent. Ce que veulent les Tibétains? Avoir un passeport, pouvoir se déplacer sans en demander l’autorisation, ne pas voir leur culture disparaître gentiment parce que gommée ou interdite peu à peu par le gouvernement chinois, bref être LIBRES. Je pense à cet homme, que j’ai vu pleurer un soir, un sourire sur la figue en évoquant cette situation. Presque résigné et un peu fataliste, mais n’ayant cependant pas perdu tout espoir. Un jour peut-être, la communauté internationale osera taper du point sur la table. En attendant, j’ai peur que ce jour n’arrive jamais.

Voilà tout le contraste qui résume ce gigantesque pays. D’un côté, un gouvernement qui n’en fait qu’à sa tête et qui ne respecte pas grand chose hormis le développement économique du pays. De l’autre, une population avec un fort caractère, travailleuse et qui a su garder ses valeurs profondes. Si je m’étais arrêté à la politique, je n’aurais jamais pu apprécier tout ce que les Chinois ont à nous apprendre et à nous offrir. Alors si vous en avez la possibilité, faites de même et laissez tomber vos aprioris!

Et plus belle est la route.

Un peu de changement.
Normalement, dans cet article, nous aurions dû vous raconter notre visite de Kunming, celles de Guilin et de Yangshuo… Vous aurez le droit aux photos, mais pour le reste, nous resterons discrets sur nos aventures et nos visites. Bien sûr, nous avons eu des moments magiques, comme ce pêcheur aux cormorans, vu par hasard à la tombée de la nuit. Ou l’extrême beauté des paysages du Guangxi avec ses pics karstiques. Ou encore l’infinie patience des habitants de Dazhai qui, à la force de leurs bras, ont sculpté des rizières en terrasse de plus de 1’000 mètres de haut! Mais nous avons d’autres choses plus essentielles à vous raconter…

Seul le chemin importe vraiment.
La vie de voyageur ne se résume pas à bouger tous les jours dans des endroits magnifiques, d’en faire le tour puis de reprendre son sac et de recommencer. Il y a tant d’autres choses, bien plus simples et subtiles, qui nous motivent d’avantage. Finalement, lorsque l’on voyage, on ne fait que choisir une destination. Nous n’inventons rien, mais après quatre mois en Chine, nous sommes persuadés d’une chose : le meilleur dans le voyage, c’est le chemin que nous avons parcouru et les rencontres que nous avons faites!

A propos de rencontres, il y a des choses relativement troublantes… A ShuangLang , dans le Yunnan, nous rencontrons Max qui vit en Chine avec sa femme depuis six ans. Il vient d’ouvrir une « pâtisserie-restaurant » dans le village. En discutant avec lui, nous nous rendons compte qu’il a travaillé longtemps à deux pas de chez nous en Suisse, près de Neuchâtel et qu’il connait très bien la région d’Yverdon!

Il y aussi Ben – un américain qui vit en Chine (vous retrouvez son blog dans nos lien) – avec qui nous avions vraiment sympathisé juste avant de nous rendre au Tibet. Par un incroyable hasard, nous le recroisons 3’000 km plus loin à Guilin! Nous passons tout autant de bons moments avec Nick et Rachael, rencontrés dans notre périple de la Gorge du Saut du Tigre, qui nous invitent à partager une soirée avec eux à Kunming où ils étudient.

Enfin, il y a Bastiaan et Eva, qui ont vécu deux ans au Tadjikistan (cela fera d’ailleurs sûrement l’objet d’un portrait) avec qui il est probable que nous passions nouvel-an sur une île en Thaïlande ou ailleurs…
On pourrait continuer la liste encore longtemps, toutes ces rencontres étant d’une richesse infinie. Pourtant, il n’est pas toujours facile de rencontrer des personnes avec qui nous avons tant d’affinités. Après quelques jours passés ensemble, il n’est pas facile non plus de se séparer et de chacun poursuivre sa propre route. On se dit que, quoi qu’il en soit, on se reverra certainement un jour.

Le bus en Chine compliqué? Mais non, rien de plus simple!
En ce qui concerne le chemin que nous avons parcouru, nous allons prendre un exemple concret… De Guilin, nous avons la possibilité de nous rendre à Dazhai pour admirer des rizières en terrasses. Pour nous y rendre, nous avons deux options. La première consiste à monter dans un minibus privé pour 40 RMB par personne qui met un peu moins de deux heures. La deuxième, est de s’y rendre avec les transports publics, en bus local. Ni une, ni deux, nous optons sans hésitation pour la seconde option et en voici la raison: le bus local en Chine, s’est bien plus sympa! D’abord, il faut se faire correctement comprendre au guichet de bus sur la destination que vous avez choisie. Pour ça, vous aurez toujours deux à cinq Chinois (voir plus) pour vous aider! Ensuite, ne surtout pas vous inquiéter si on vous pose n’importe où en vous faisant des signes parfois incompréhensibles. Pour notre trajet, par exemple, nous avons pris trois bus différents et sommes revenus deux fois en arrière sur plusieurs kilomètres. Il y a quatre mois, nous nous serions inquiétés, mais aujourd’hui on ne pose même plus de question: les Chinois vous amènent toujours à bon port! Et puis il y a surtout les passagers du bus! Ha, quel bonheur d’assister à une transaction de volaille – entendez par là pèse et négociation du poulet vivant – à bord du bus! Quelques instants plus tard, nous sommes envahis par les enfants qui sortent de l’école et qui se font remettre à l’ordre tant bien que mal par la « directrice de bus ». Tout ça se fait dans la joie, le bruit, la fumée et la bonne humeur! Définitivement, il n’y a rien de mieux pour comprendre la culture chinoise que de monter à bord de leur engin.

Nouvelles rubriques

Chers lecteurs,

voici une petite news pour vous annoncer que fasomonde.com continue son développement. Notre envie de vous faire partager nos expériences reste intacte, c’est pour cela que nous avons créé la nouvelle rubrique Portraits. Vous y trouverez ponctuellement des interviews de gens que nous rencontrons. Tout simplement, nous essayerons de leur demander comment ils vivent, comment ils voient le monde qui les entoure et comment ils voient leur avenir.

Première à s’être prêtée à notre jeu : Wendy, assistante manager dans une guesthouse de Yangshuo.

Enfin, pour pimenter un peu le site, une rubrique News voit également le jour. Première nouvelle : nous sommes en retard dans nos articles, mais nous nous rattraperons très rapidement.

Ce soir, après 4 mois de Chine, nous la quitterons direction Hong Kong dans un bus de nuit. Une certaine nostalgie commence à monter en nous…

Wendy, assistante manager – Chine

Wendy - portrait
Wendy - portrait

Nous rencontrons Wendy à Yangshuo (Guanxi), en Chine. Wendy n’est pas son « vrai prénom »: la plupart des Chinois ont un second prénom à résonance anglaise qu’ils reçoivent soit de leur professeur à l’école, soit de leur employeur. Âgée de 23 ans, elle parle extrêmement bien l’anglais qu’elle a commencé à apprendre à l’école. Mais en quittant l’école publique, elle sait avant tout écrire cette langue étrangère et la comprendre; parler est plus compliqué. C’est en travaillant dans un hôtel, dès 2005, qu’elle commence à développer ses compétences orales. Depuis, elle a fait ses preuves puisqu’elle occupe actuellement la place d’assistance manager. Même si elle a un poste un peu plus élevé que les autres employées, elle dit faire les différentes tâches: quand il y a quelque chose à faire, quoi que ce soit, elle le fait. Selon elle, son travail n’est pas trop pénible parce qu’elle aime l’exercer, même si elle est parfois quelque peu fatiguée lorsque l’hôtel est très occupé. Nourrie logée, elle dit ne pas savoir exactement combien elle gagne par mois, cela varie d’après la rentabilité de l’hôtel. Avec son salaire, elle aime faire du shopping et voyager. Durant les dix mois où l’hôtel est ouvert, elle a droit à trente jours de congé (« week-end » compris). Elle est notamment déjà allée à Shanghaï. Elle rend aussi parfois visite à sa famille qui vit à six heures de distance en bus. Elle est consciente qu’il y a des différences entre l’Est et l’Ouest, mais elles existent aussi à l’intérieur du pays. Et lorsqu’on connaît bien une personne, même d’une autre région du monde, on parvient à se comprendre. Quant à la question des années à venir, elle y réfléchit parfois, mais n’a pas de plan précis. Pour l’instant, elle se sent chanceuse et heureuse, et c’est l’essentiel.

Le Paradis existe… nous l’avons trouvé!

Cet article a deux objectifs. Le premier, nous l’avouons, est un peu de vous faire envie. Le deuxième est de tenter de vous expliquer clairement ce qu’est le tourisme en Chine et quelles en sont ses conséquences.

Des cafés plus que des visites.
Dali est depuis longtemps une ville incontournable pour de nombreux touristes et backpackers. Comme tout le monde, nous nous y arrêtons quelques jours. L’endroit est agréable pour se détendre. De nombreux cafés nous ouvrent grands leurs bras et la météo maussade nous « force » à y passer de longs moments.
Mais après inspection de la ville, nous n’y trouvons guère d’autre attrait. Certes, il y a de jolies rues pavées et une architecture « d’époque », mais nous en avons définitivement marre de croiser trop de touristes qui suivent le même chemin. D’ailleurs, l’activité la plus intéressante pour nous, est sans conteste une belle marche à flanc de coteaux, sur la montagne qui surplombe la ville.

État des lieux avant la tempête.
C’est un hôtel plein de charme (le Sky Sea Lodge), les pieds dans l’eau, de style méditerranéen. La vie y est paisible, les touristes absents et les chaises longues confortables! Situé à ShuangLang, au bord du lac de Dali, ce petit village a tout d’un futur centre touristique. Ce qu’il l’en empêche pour l’instant : son accès relativement difficile (2 heures pour 50km), mais ne vous en faîtes pas, les chinois y travaillent! Une route est en construction de ce côté du lac, qui est nettement moins développé que son vis à vis. Toutefois, après quelques discussions, nous apprenons que le chantier a été stoppé il y a quelques mois pour cause de corruption et que les chances de voir un jour la route terminée sont minces.

Pourtant, les quais du port, flambant neufs, sont prêts à accueillir les touristes… Peut-être ceux-ci n’arriveront jamais à ShuangLang? Allez savoir, la Chine n’est pas en manque de sites merveilleux à développer, ou détruire, cela dépend de la vision que l’on a des choses. Reste qu’une explosion du tourisme à cet endroit serait une aubaine pour ses habitants et permettrait de créer un nombre significatif d’emplois. Développement économique ou préservation du patrimoine, malheureusement ici, c’est soit l’un soit l’autre. Le développement durable en Chine n’est encore qu’un concept et on est en droit de se demander où passebt les sommes faramineuses ponctionnées aux touristes… L’entretien des sites n’étant, en général, pas une priorité budgétaire. Bref, l’avenir nous dira si ShuangLang subira ou non « l’effet chinois ».

Un endroit à part…

Toujours à ShuangLang, nous profitons de notre après-midi pour visiter la petite presqu’ile qui se détache du village. Nous nous perdons dans les ruelles et au bout de celles-ci, nous découvrons un bâtiment ultra-moderne qui se détache complétement du reste du village. Cette immense villa est en fait un hôtel et également la résidence d’un peintre chinois. Nous y buvons un café et insistons un peu pour visiter les lieux. Après une légère hésitation, nous sommes invités à faire un petit tour du propriétaire. Que dire? Un endroit magique! Le mélange de pierres anciennes, de métal, de jeux de miroirs et de verre est somptueux. La décoration ne laisse planer aucun doute sur l’ambiance très « asiatique-zen » qui règne ici. D’ailleurs, les terrasses supérieures sont conçues pour la pratique du Yoga, nous dit-on. Le bar, quant à lui, une réserve de vins des plus intéressantes. La nuit se monte à 1’200 RMB (200CHF) en haute saison, mais la patronne est prête à nous faire un prix… 600 RMB (90 CHF), nous hésitons un instant, mais la raison nous gagne et nous rentrons dans notre hôtel qui finalement n’est pas si mal 😉