Singapour, monde à part.

Après quelques semaines de vacances en Thaïlande, nous arrivons à Singapour, où nous sommes rejoint par mon frère Raphaël. Une chose est sûre, il y a quelques chose qui ne tourne pas rond dans cette ville… Ou plutôt, qui tourne trop rond! Nous pensions que la Suisse était un pays propre, nous avons revu notre jugement. Singapour à côté, c’est le royaume de Monsieur Propre mais aussi des interdictions! Interdiction de manger ou boire dans le métro (merci à la dame qui m’a sauvée d’une contravention avec mon thé froid), interdiction de cracher, interdiction de jeter un papier par terre, interdiction de fumer hors des lieux réservés à cet effet, la liste est trop longue. Certes, nous parlons ici de chose qui paraissent sensées, mais Singapour ne se contente pas d’interdire, il inflige des amandes plutôt sévères à l’encontre des coupables. Même Chinatown semble s’être mis à la page question propreté – sur ce point, les Chinois nous avaient habitués à autre chose… Les routes, elles, sont quasiment vides! Impensable pour une ville de plus de 4 millions d’habitants. On irait même jusqu’à penser que l’air y est plus pur qu’ailleurs.

Singapour, c’est aussi la folie des grandeurs! On construit ici les bâtiments les plus modernes du monde, avec des centres commerciaux de luxe, d’une taille qui dépasse l’entendement. L’exemple le plus frappant est celui de la Marina Bay, jugez par vous même (www.marinabaysands.com). Au pied de celui-ci, vous pouvez assister tous les soirs, gratuitement, à un show vidéo projeté sur des jets d’eaux avec lumières et fumée… On y voit des images d’enfants et de jeunes sportifs (le show a été mis en place pour les Jeux Olympiques de la jeunesse 2010). C’est kitch, certes, mais c’est un peu le reflet de cette partie du monde asiatique qui gagne, qui innove et qui ne veut que l’excellence. Seulement ce monde a une face cachée que l’on peut imaginer, mais qu’il est difficile de réellement capter en quelques jours seulement. Dans tout ce luxe, on peut se demander où vivent les personnes qui font « le sale boulot ». Tous ces ouvriers qui construisent ces tours de verre et d’acier, sont absentes des rues… Où sont toutes les personnes qui ne rentrent pas dans le cadre du système? Nous nous le demandons encore.

Changement de programme!

Depuis Kuala Lumpur, il était prévu que nous prenions un vol pour Calcutta et de visiter l’Inde durant deux mois, avant de terminer notre voyage en Indonésie. Mais voilà… Dans la vie, et plus particulièrement en voyage, tout ne se passe pas toujours comme prévu… En Malaisie, il est impossible d’obtenir un visa indien. Changement de programme donc! Demain, nous nous envolerons vers Katmandou (Népal) où nous devrions recevoir un visa d’un mois. Montagnes et treks en perspective donc. Et courbatures aussi, car depuis quelques mois, notre activité physique n’est plus très poussée. Enfin, nous voilà à nouveau tout motivés pour la suite de notre voyage! Surtout que nous avons finalement changé tous les plans… Car en voyage, s’il y a bien une chose à respecter, c’est ses envies et sa liberté. Alors si nous recevons bien tous les visas nécessaires, durant nos derniers mois, nous devrions passer en Inde du Nord, en Iran et en Turquie. Les vacances, ce sera pour une autre fois 😉

Vive les vacances!

Contrairement à ce que l’on pourrait croire lors du départ… une année de voyage n’est pas de tout repos. La vie de globetrotteurs est certes extrêmement enrichissante, mais au cours des mois, certaines choses deviennent parfois difficiles à supporter. Dormir à l’hôtel tous les jours, par exemple, pourrait sembler être le plus grand des luxes, mais comme nous habitons plutôt des bungalows en bambou (souvent en colocation avec des petites bêtes plus ou moins gentilles…) que des resorts cinq étoiles et que nous déménageons tous les deux trois jours en moyenne, l’inconfort et le mouvement sont parfois pénibles à endurer. De même, manger au restaurant trois fois par jour n’est pas des plus agréables: on ne sait pas toujours sur quoi l’on va tomber, et même si la nourriture est, la plupart du temps, très bonne, cuisiner à notre sauce nous manque. Oh et en passant, nous avons énormément apprécié la viande séchée, le jambon cru, le Gruyère et la bouteilles de vin rouge qui ont si facilement échappés à la vigilance des douaniers… MERCI!! Cependant, nous vous rassurons, ce qui ne nous manque pas du tout, c’est de faire notre lessive ;-

C’est donc exténués par nos huit premiers mois de voyage – non non, nous n’exagérons pas du tout ;-), que nous avons retrouvé nos amis Christine et Fabien pour trois semaines de vacances en Thaïlande. Nous reprenons nos discussions pratiquement où nous les avions laissées: c’est comme si nous ne nous étions jamais quittés. Il faut dire qu’avec Internet, et Skype notamment, la communication reste pratiquement quotidienne. D’ailleurs, mes parents qui avaient eux aussi voyagé durant une année, mais il y a vingt-cinq ans de cela, étaient plutôt surpris, au début de notre périple, d’avoir autant de nouvelles. A l’époque, ils n’avaient envoyé et reçu que quelques lettres… Nous, en tout cas, nous sommes chaque jour heureux d’allumer notre ordinateur pour connaître les dernières aventures de nos familles et amis, ainsi que les dernières nouvelles locales ou internationales. Car nous ne sommes pas partis en espérant trouver un monde meilleur. Non, nous aimons notre Suisse et serons heureux d’y revenir. Nous souhaitions seulement découvrir d’autres horizons. Nous sommes donc très contents d’être accompagnés de notre mini laptop qui nous permet aussi d’occuper certaines de nos soirées à regarder une série ou un film (Merci A&G 😉 ). Mais en compagnie de Christine et Fabien, il n’est pas question de nous isoler pour notre petit écran. Nous préférons passer nos soirées à jouer au Brändi Dog (un jeu suisse allemand). Surtout lorsque, en équipe par couples, nous les battons sur un score final de 10 à 6… Non, arrêtons-là, c’est vrai que nous avons eu les bonnes cartes au bon moment 😉

En vacances, donc, nous profitons de faire ce que souvent, dans notre vie quotidienne si chargée, nous ne prenons pas le temps de faire. En fait, nous prenons le temps, tout simplement. Nous regardons peu notre montre, et malgré cela, les heures passent trop vite! Un pancake à la banane pour le petit déjeuner, un moment sur la plage, un fruit shake, une tartine de crème solaire, un Brändi Dog, une baignade, un peu de lecture ou une sieste, une virée en scooter, un peu de shopping, des rouleaux de printemps et un fruit shake, un massage ou un peu de golf, une douche et de l’anti-moustique, un curry thaï ou des crevettes (parfois les deux, même)… et on ne sait comment… les trois semaines sont déjà terminées. Remplies de beaucoup de « premières fois » pour nos amis qui font leurs premiers pas en Asie, elles auront été l’occasion de découvrir quelques lieux culturels (à Bangkok et Ayuthaya notamment), mais aussi des fonds marins de toute beauté. Depuis la mini île de Ko Phayam où nous nous étions déjà rendus en novembre, nous partons pour une expédition snorkeling (masque et tuba) de deux jours dans le parc maritime de Ko Surin. Nous nous attendions à ce que ce soit beau, mais à ce point, nous ne l’espérions pas! Pour la première fois, nos photos n’égalent pas du tout ce que nous avons vu… Nous avons comme nagé dans un aquarium géant où la visibilité est incroyable. Parmi les milliers de poissons observés, nous avons eu la chance de voir passer un requin!! Nous savions que l’endroit y était propice et rêvions d’en voir un, mais en même temps, avions un peu peur. Lorsque je l’ai vu, j’ai immédiatement su que c’en était un. Christine l’a vu en même temps que moi. Réflexe: nous avons sorti la tête de l’eau et nous sommes regardées. Elle l’air de dire: « tu as vu comme il est gros ce poisson » et moi disant: « Aaahhhhh, c’est un requin!!! ». Wouah, incroyable. Et par chance, il est repassé près de nous une seconde fois, ce qui nous a permis de l’observer un peu mieux, sans la première appréhension. Fabien, lui, a malheureusement manqué le requin, mais a eu l’exclusivité d’une rencontre avec une tortue. C’est donc émerveillés que nous rentrons de ce petit voyage. D’ailleurs, notre seconde excursion de snorkeling, cette fois depuis l’île de Ko Lanta, ne nous a pas autant charmés… Oui, nous savions que nous commencions par le top avec Ko Surin, mais ne nous attendions tout de même pas à voir ce que nous avons vu depuis cette île qui a donné son nom à une émission de télé réalité bien connue. Plus que les poissons, ce qui nous a marqué, ce sont les hordes de touristes, souvent asiatiques. Ne sachant pas bien nager, tous agrippés les uns aux autres, ils forment des files humaines de gilets de sauvetage, tirées par un guide. Lorsque, dégoûtés par le spectacle, nous refusons de sauter à l’eau pour les rejoindre, notre guide (par chance, nous avons loué un bateau privé pour nous quatre), compréhensif, nous conduit dans un endroit moins fréquenté. En fin de journée, il nous propose même une plongée supplémentaire où nous sommes seuls, pour voir de petits Nemos. Cependant, nous sommes obligés de nous mêler à la masse pour atteindre une plage de sable blanc encerclée par des pics rocheux et uniquement accessible en traversant une grotte à la nage, sur une centaine de mètres. Oh oui, le lieu est incroyable, mais nous mettons un moment à y voir le charme, tant il est bondé!

Heureusement, sur l’île de Ko Lanta, nous trouvons de petits coins sympas et calmes. Il y a le coin à cocktails et aux crevettes pannées; celui au sandwich au thon, au mango shake et à la vue imprenable; celui au coucher de soleil, à la pleine lune et au barracuda frais de quelques heures pour une soirée inoubliable; ou encore celui à l’ambiance tamisée (enfin… quand il n’y a pas de coupure d’électricité…). Bref, il n’y a que l’embarras du choix! Être sur une île un peu plus grande que celle de Ko Phayam a donc certains avantages, mais Ko Lanta est à la limite du lieu trop développé à notre goût. Du moins, c’est ce que nous pensions avant de la quitter pour Phuket où nous avons dû passer une nuit avant de prendre un vol pour rejoindre la Malaisie. Nous comprenons maintenant pourquoi Ko Lanta, dans les guides de voyage, est décrite comme une petite île tranquille et pas trop touristique: notre passage éclair à Phuket et aux abords de Ko PhiPhi nous a donné de graves maux de têtes. Allons, pour une fois, laissons sortir notre côté un peu trash: nous a donné envie de vomir! Certains diront que quelques heures ne suffisent pas pour un avis objectif, mais nous nous permettons tout de même de le donner. Tout n’est qu’abus: la masse de touristes, le développement urbain et commercial, l’irrespect des valeurs locales, la débilité humaine, et j’en passe. Si Ko Lanta semble déjà suivre la même voie que Ko PhiPhi et Phuket (même si c’est pour l’instant un lieu encore tout à fait agréable), nous ne pouvons qu’espérer que la mini Ko Phayam saura garder son côté sauvage, même si entre notre première visite en novembre et celle-ci, en mars, de nouveaux bâtiments étaient déjà en construction. En tout cas, je ne pense pas que nous prendrons le risque de retourner vérifier dans quelques années. Fab, lui, même s’il a beaucoup apprécié nos vacances entre amis, a juré ne plus jamais retourner en Thaïlande. Quant à moi, je n’exclus pas d’y retourner un jour pour un séjour entre filles: quoi de mieux, pour les vacances, qu’une belle plage et qu’une eau claire, agrémentées de massages, de confidences, d’un peu de shopping et d’une cuisine succulente?