Ad, SHE dans une compagnie de transport – Laos

Ad - portrait.

SHE, pour Safety, Health and Environement manager, c’est le poste qu’occupe Ad depuis deux ans. Un bon emploi avec un bon salaire, rien à voir avec la misère que certains Laotiens connaissent. D’ailleurs, elle a conscience de la chance qu’elle a. Son emploi requiert des compétences qu’elle n’était pas sûre d’avoir, mais son chef lui a fait confiance. C’est un métier qui lui demande beaucoup d’énergie, mais qui lui permet d’acquérir beaucoup d’expérience. Quant à savoir si elle fera ça toute sa vie, aucune idée… A 32 ans, elle n’exclut même pas la possibilité de reprendre des études!

Chose plutôt courante au Laos, mais bizarre pour les occidentaux que nous sommes, elle a pu choisir , lors de la signature de son contrat, dans quelle monnaie on lui verse son salaire! Résultat, Ad n’est pas payée dans la monnaie du pays (kip) mais en dollars américains. Avec le cours du dollars qui baisse, elle se dit aujourd’hui qu’elle aurait mieux fait de choisir des kips, voire des baths thaïlandaise. Ses horaire des travail : 48 heures par semaine, 6 jours sur 7 avec une heure de pause à midi. Ses jours de congés : 15 jours de vacances, 30 jours de maladie admis et 6 jours pour des problèmes personnels (décès dans la famille par exemple). Elle aimerait beaucoup entreprendre un long voyage à l’étranger, mais tenant compte de son contrat de travail, c’est quelque peu compliqué.

Quant à son argent, Ad le gère au mieux! Elle dit mettre plus de 60% de son salaire de côté chaque mois! Ce qu’elle fera de cet argent, elle n’en sait rien, mais elle est plutôt entreprenante et a toujours de nouveaux projets derrière la tête.

Elle détient d’ailleurs, en partenariat, un salon de massage qui emploie une dizaine de filles. C’est certainement pour elle une manière de rayonner sur les jeunes Laotiennes. A ce propos, quand on lui demande si elle a un message à faire passer à travers cet interview, elle nous dit sans hésiter sa préoccupation pour les femmes de son pays : « Si les femmes avaient un meilleur accès à l’éducation, elles pourraient plus facilement faire de bonnes études. Aujourd’hui, beaucoup de filles sont tentées de faire de la prostitution pour gagner plus d’argent ».

Quand on la questionne sur le Laos, les choses se compliquent un peu… Elle se dit fière de son pays et de la gentillesse de ses compatriotes. Concernant le gouvernement, elle ne souhaite pas trop en parler, en tout cas pas trop sérieusement. Elle reconnaît cependant que le fait d’avoir un seul parti et une seule ligne gouvernementale permet aujourd’hui un développement économique rapide. Les touristes sont de plus en plus nombreux et, plus important, les investisseurs étrangers hésitent de moins en moins à s’installer au Laos. En revanche, ce qui la préoccupe, ce sont les dommages causés à l’environnement, du fait de ce développement extrêmement rapide et peu réglementé. Il est vrai que les gros producteurs d’huile de palmes ou planteurs d’hévéas (arbres dont on extrait le caoutchouc), font d’importants dommages aux espaces forestiers.

Elle ne vous le dira qu’a demi-mot, mais Ad représente au mieux son pays aujourd’hui. Son enthousiasme et sa volonté d’aller de l’avant notamment représentent très bien le dynamise de toute la nation. Le Laos connait une croissance ultra rapide et les jeunes adultes comme Ad, en sont le moteur.