Des pandas, des chevaux et des couleurs d’automne.

Des pandas.
A Chengdu (Sichuan), capitale des pandas, si l’on peut dire, nous n’avons pu nous empêcher de leur rendre une nouvelle visite. Accompagnés de Tamara et Mickaël, deux Lausannois, nous avons à nouveau eu beaucoup de chance. Le temps était ni pluvieux, ni froid, simplement brumeux, et les pandas étaient donc au meilleur de leur forme! Cette visite au parc nous a même offert une belle surprise: six bébés pandas étaient nés il n’y a pas si longtemps. Ils n’avaient pas encore grandi de 300%, eux… Visibles de derrière une vitre, nous n’avons pu les prendre en photo. Nous pouvons seulement vous dire qu’ils étaient vraiment petits et très mignons, d’autant plus lorsqu’ils buvaient au biberon.

Depuis Chengdu, nous avons consacré une journée à la visite du Bouddha géant de Leshan. Habituellement, cet endroit est bondé de visiteurs chinois, ce qui peut rendre la visite quelque peu ennuyante, mais nous n’avons pas rencontré ce problème et donc vraiment apprécié la vue de ce Bouddha si grand, ainsi que la balade dans le parc qui l’entoure. La végétation du Sichuan, plutôt tropicale, est bien différente de celle que nous avons rencontrée jusque là.

Des chevaux.
6h48… 6h48?! Oh M@%/&! Nous n’avons pas entendu l’alarme de nos montres… Cela fait une heure que nous devrions être levés! Eh oui, ne croyez pas que quand on voyage une année on se lève tous les jours après 10h… Fab me dit que cela fait un moment déjà qu’il rêve que nous sommes en retard. Je lui dit que la prochaine fois, au lieu de rêver, il pourrait se lever! Le pire est que nous avions rendez-vous avec Natasha, une Australienne, à 6h15 pour partager un taxi qui devait nous emmener à la gare de bus. Nous faisons donc nos sacs en cinq minutes, sautons dans nos vêtements et courons dans la rue pour tenter d’attraper un taxi. Nous tentons d’expliquer au chauffeur que le bus que nous souhaitons prendre est à 7h30, soit dans 25 minutes. Apparemment, il a compris ce qu’on lui a dit, puisqu’il a roulé vraiment vite, faisant même les feux aux voitures qui attendaient aux feux rouges. A 7h20, nous étions à la gare routière. Malheureusement, il n’y avait plus de billet ce jour-là pour Songpan, là où nous voulions nous rendre. Pas très étonnant en même temps… Nous avons donc dit le nom de cette destination assez fort, espérant que quelqu’un aurait peut-être une solution. C’est alors qu’une femme nous a entendus, nous a fait signe de ne pas bouger, est partie en courant, est revenue, toujours en courant, deux minutes plus tard nous demandant de la suivre. Elle nous a dit qu’un bus allait partir pour Songpan à 8h. Nous avons payé nos billets directement aux gens du véhicule – alors qu’il faut habituellement les prendre au guichet – et le prix juste en plus, et sommes finalement partis. Nous n’étions que huit dans ce grand bus affiché sur aucun horaire. Définitivement, je crois que nous ne comprendrons jamais tout au fonctionnement de la Chine… Parfois, tout y est tellement compliqué – d’autres fois, tout est possible! Nous avons atteint Songpan, à dix heures de bus au nord de Chengdu, après avoir traversé des régions encore détruites suite au tremblement de terre de 2008 – impressionnant! De là, nous sommes partis pour un trek à cheval de trois jours, accompagnés de Natasha que nous avons retrouvée. Nos guides, dont l’un deux balbutiait quelques mots d’anglais, nous ont salués, puis désignés un cheval sur lequel nous devions monter. Et c’était parti! Aucune explication ou consigne de sécurité… Heureusement que nous étions déjà montés sur un cheval, même si cela faisait plusieurs années. Durant trois jours, nous avons traversé des paysages époustouflants: deux ou trois petits villages de style tibétain, des forêts aux couleurs automnales et des plaines où coulaient de jolis ruisseaux ou des rivières. Parfois, nous étions accompagnés par un troupeau de yaks, par quelques cochons noirs ou par un vol d’oiseaux – jamais par d’autres touristes, ce qui est extrêmement rare en Chine. Sur nos montures (Power pour Fabrice qui était toujours devant et FarterPéteur pour moi), nous avons franchi trois cols. Au plat et à la montée, nous étions sur les chevaux qui grimpaient d’une manière inimaginable. Enfin… SUR les chevaux, oui, excepté lorsque le mien s’est encoublé… Heureusement que je ne suis pas tombée dans la rivière ou sur une pierre… Car ne rêvez pas, nous n’avions pas de bombe sur la tête… Dans les descentes, nous devions marcher. Avant de partir pour ce trek, nous nous inquiétions de savoir si nous ferions assez de cheval et pas trop de marche. Au final, à chaque fois que nous devions marcher, nous étions plutôt contents. Cela détendait nos genoux qui étaient vraiment douloureux et nous réchauffait. Nous avions mis toutes nos couches (dont Odlo et Icebreaker, gants et bonnets), mais avons quand même eu bien froid! Une nuit, d’ailleurs, notre tente a gelé. De marque Camthlon, c’était vraiment de la camelote… Comme il a plu quelques heures, de l’eau a transpercé. Malgré une couverture en laine de yak, il faisait vraiment humide et froid. Heureusement, nos guides avaient fait un énorme feu sous la tente principale, réalisée à l’aide d’une simple bâche. C’est là que nous nous tenions pendant qu’ils préparaient les repas. Peut-être sommes-nous bien tombés, mais nos guides cuisinaient aussi bien qu’ils montaient à cheval. La nourriture était simple, mais tellement bonne! Nous avons même apprécié les choux ou les pommes de terre – carottes au petit déjeuner 😉

Des couleurs d’automne
Toujours preneurs de nature, nous avons ensuite pris le temps de visiter la réserve naturelle de Jiuzhaigou, à un peu plus de deux heures en bus de Songpan. Le prix d’entrée est exorbitant (environ 45 CHF par personne), mais nous n’aurions pu manquer ce parc de toute beauté. Après avoir emprunté le bus jusqu’à un premier lac d’une couleur irréelle et avoir marché quinze minutes entourés de centaines de Chinois, nous avons repris le bus dans l’autre sens pour nous rendre dans la vallée parallèle. Là, durant quelque cinq heures de marche, nous n’avons rencontré pratiquement personne puisque, nous commençons à le comprendre, les Chinois ne sortent pas des grands axes. Durant cette promenade partagée avec Tobias, un Allemand arrivant à la fin de son année de voyage qui parlait extrêmement bien français, nous n’avons cessé de nous extasier. Lacs transparents de couleur turquoise, rivières, chutes, tout était magnifique, d’autant plus avec les couleurs d’automne environnantes.